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Le Béton Romain et ses insaisissables secrets 

Le béton romain est un matériau à base de chaux très ancien. Malgré ses +2000 ans d’existence, il continue de fasciner les chercheurs par sa haute résistance et sa durabilité.

Aujourd’hui, le secret de composition du béton romain est remis au goût du jour car il s’avère, dans bien des cas, plus résistant et durable que le ciment Portland utilisé dans le bâtiment actuellement. Cela avec moins de cuisson et d’adjuvants douteux ce qui veut dire : « green and bling-bling » !


panteon beton romain beton romain


Du béton romain au panthéon de Rome

Le ciment romain a été utilisé pour l’enduisage des citernes d’eau, le mortier des aqueducs ou la construction de ports.

Il a même été utilisé coulé pour réaliser le plus grand dôme non armé de l’histoire humaine : le Panthéon.

Comment ce matériau artificiellement créé par l’homme a-t-il résisté aux forces de la nature et notamment aux assauts incessants des vagues pendant plus de 2000 ans ???

C’est un mystère que l’on commence apparemment à percer aujourd’hui.

beton romain et ponts actuels

Le pont Morandini de Gênes qui s’effondra en août 2018 n’avait que 51 ans de service !

Imagine que les digues en béton récentes ont une durée de vie estimée de 50 ans et les barrages, tout juste plus d’un siècle.

Je ne parle bien entendu pas des ponts en béton de ciment qui s’écroulent au rythme d’un tous les 5 ans actuellement.

Le pont Morandini de Gênes qui s’effondra en août 2018 n’avait que 51 ans de service !


sans beton romain
Ponts en béton écroulés depuis l’année 2000


Le plus incroyable est que tout le monde est à peu près d’accord pour dire que non seulement ces édifices en béton romain sont extrêmement solides, de plus, ils continuent mystérieusement à se solidifier et à se stabiliser au fil du temps !!!  (⊙…⊙ )

Étrangement, selon une étude de 2017 ce serait l’eau de mer qui provoquerait une réaction chimique avec les agrégats volcaniques constituant le ciment romain. Cette réaction imprévue génèrerait deux nouveaux cristaux : la tobermorite et la phillipsite. Ces dernières par leurs formes inédites renforceraient le béton dans sa structure.


Comment ça marche ?

Oulaaa… C’est un peu compliqué !

D’une part parce que les traductions de textes anciens en latin évoquent des termes et des procédures sur lesquels les traducteurs et les bâtisseurs actuels n’arrivent pas à s’entendre.

D’autre part, parce que l’œil scientifique que nous posons dessus aujourd’hui en fait un sujet de chimie complexe et technique.

Du coup, si on n’est pas un peu curieux, le sujet invite plutôt à aller jouer avec ses crottes de nez en regardant D8… mais bon, on va essayer de vulgariser un peu toute cette affaire.


Les trois épices magiques des bétons romains

1) La pouzzolane

Un des secrets du béton romain était le mélange de chaux et de pouzzolane, appelé harena fossicia par Vitruve. Ce dernier avait compris que les sables incorporés dans les mortiers chaux sable, ne se contentent pas d’être des charges. Ils peuvent contribuer à une réaction chimique favorable : la prise pouzzolanique !

« Il existe également une sorte de poudre qui produit naturellement des résultats étonnants. Elle se trouve dans les environs de Baïe et dans le pays des villes situées autour du Vésuve. Cette substance, une fois mélangée avec de la chaux et des gravats, non seulement apporte de la résistance aux bâtiments, mais même lorsque des piliers de ce type sont construits en mer, ils sont capables de durcir sous l’eau. “

Vitruve, Les 10 livres de l’architecture, Livre II Chapitre 6. ~15 av. J.-C.

 ‘C’est dans cette dernière catégorie (harena fossicia) que se place une sorte de sable aux caractéristiques pétrographiques bien définies, la pouzzolane, forme meuble d’un tuf volcanique (puluis puteolanus). Le mot vient de la ville de Pouzzoles, source normale d’approvisionnement pour les Romains ; mais des roches analogues, provenant de Santorin, ou d’ailleurs, possèdent la même propriété de donner, mélangées à la chaux, des silicates qui font prise sous l’eau’

Ginouvès, R. Martin, Dictionnaire méthodique de l’architecture grecque et romaine, 1985

Chez Vitruve, la pouzzolane se distingue des sables de rivière et des sables marins (harena fluuiatica et harena marina) et hérite son nom contemporain de la ville de Pouzzoles dans la baie de Naples, à seulement quelques kilomètres à l’ouest du mont Vésuve.

Toute la région est fortement recouverte de couches épaisses de pouzzolane, de pierre ponce volcanique et de cendres d’éruptions précédentes. Outre Pouzzoles, Vitruve mentionne des dépôts de sable de la fosse au mont Etna et des preuves indiquent l’exploitation romaine du trass, une pierre sédimentaire de cendres volcaniques légèrement compactées ayant des propriétés similaires.

Pouzzolane beton romain
Pouzzolane

La cendre volcanique constituant la pouzzolane est riche en silice amorphe et en alumine.

«Amorphe» signifie littéralement «sans forme». Dans la plupart des conditions naturelles, la silice s’organise en un état cristallin hautement stable et non réactif, tel que le sable ou le quartz.

Cependant, avec les débris explosifs de certaines éruptions volcaniques, la silice fondue désorganisée est finement dispersée dans l’atmosphère où elle se refroidit rapidement avant d’avoir le temps de se cristalliser et se  précipite sous forme de cendres fines.

Ces cendres sont relativement inertes par elles-mêmes ou même en présence d’eau. Par contre, mélangé avec de la chaux, le mortier résultant “se réveille” en un ciment romain dépassant bon nombre des propriétés du ciment contemporain.


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2) La « cocciopesto », terre cuite pilée

Le terme « pouzzolanes » s’est étendu aujourd’hui aux agrégats et aux poudres fabriquées par l’homme et ayant un effet « pouzzolanique » (hydraulique) lorsqu’ils sont mélangés à la chaux.

Pline l’Ancien en a cité un qui a été très utilisé par les Romains il y a plus de deux mille ans :

« Il existe trois types de sable. Le sable qui a été extrait (pouzzolane) nécessite un quart de son poids en calcaire, alors que le sable de rivière ou le sable de mer en nécessite un tiers. Si l’on ajoute également un tiers de terre pilée, le mortier sera amélioré. »

Pline l’Ancien, Historia Naturalis, ~77 ap.JCC

beton romain et Sol en cocciopesto
Sol en cocciopesto


L’amélioration dont il parle est l’action hydraulique conférée par de la terre cuite finement broyée dans le mortier de chaux. Utilisée depuis des millénaires cette technique se retrouve chez les Minoens, les Grecs, les Romains, les Indiens et Égyptiens.

En Vénétie, on l’appelle «cocciopesto», désignant littéralement la terre «cuite et écrasée». La chaux de Cocciopesto a été traditionnellement utilisée pour les stucs, ainsi que pour les sols en chaux à Venise et confère une résistance supérieure à l’attaque incessante de sels aux abords de la lagune de Venise.

Les mortiers de chaux et terre cuite moulue ne sont pas aussi imperméables à l’eau, ni aussi durs que les bétons romains, mais sont très utiles pour les applications d’enduits et de stuc.


 3) L’eau de mer

L’utilité de l’eau dans les bétons n’est plus à démontrer pour

  • Rendre plastiques les mélanges poudreux (chaux sable)
  • Assurer le transfert du CO2 permettant la carbonatation
  • Permettre la prise de la chaux hydraulique en cristallisant les silicates et les aluminates.

 

Mais la dernière subtilité que semblaient maîtriser les Romains est l’utilisation d’eau de mer dans leur fameux béton romain.


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« On a presque toujours défendu l’utilisation d’eau de mer dans la fabrication des mortiers ; cependant, ce principe ne doit pas être absolu. Il est certain que le mortier fait avec cette eau a une prise plus lente et produit à la surface de la maçonnerie, pendant assez longtemps, des efflorescences salines qui doivent, en tout état de cause empêcher d’employer l’eau de mer pour le mortier destiné à bâtir les lieux d’habitation. Pourtant, ces inconvénients seraient sans importance pour des maçonneries de rempart et autres revêtements ; et si l’eau de mer donnait une plus grande solidité aux mortiers à la chaux, on devrait l’employer, dans ce dernier cas de préférence… Dans la construction de plusieurs fronts de fortifications baignées par la mer, on a employé, pour la fabrication du mortier, soit de strass ordinaire, que de l’eau de mer, et, en peu de temps, ces mortiers ont pris une dureté telle que les vagues, qui usaient et corrodaient les briques, n’avaient aucune action sur les joints qui formaient comme autant de bourrelets encadrant chaque brique de parement… »

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Le béton romain et le béton grec

citerne beton romain
Citerne d’eau de pluie grecque

Bien que les Romains soient généralement reconnus pour avoir inventé le ciment à base de pouzzolane, il existe des preuves archéologiques montrant que les Grecs utilisaient leurs propres mortiers pouzzolaniques.

Des vestiges datant de 600 ans av. J.-C. ont été retrouvés à Thera (île de Santorin). Ils constituaient des citernes à eau ainsi que des murs anciens.

 

 

Les pouzzolanes industrielles modernes

En 1818, Louis Vicat étend la définition de la pouzzolane à toute matière auxquelles le feu apporter les qualités des pouzzolanes volcaniques. 

Aujourd’hui, de nombreuses pouzzolanes ont été découvertes, beaucoup d’entre elles étant des sous-produits de l’industrie. Pour la plupart, elles sont utilisées comme additifs au ciment Portland et à d’autres ciments artificiels. Elles modifient ou améliorent leur densité, leur temps de durcissement, leur perméabilité et leur résistance à la compression.

Cependant, les recherches en cours donnent quelques applications prometteuses pour une utilisation avec les mortiers et les enduits de chaux.

Une grande variété de propriétés peut résulter de la formulation d’un mortier pouzzolanique. Selon la quantité de pouzzolane ajoutée et selon le type de chaux à laquelle on l’ajoute (chaux vive, de la chaux dolomitique ou de la chaux hydraulique), le résultat obtenu évoluera significativement.

Un examen approfondi de ces variations dépasse le cadre de mes compétences ; cependant, je vais essayer de prendre en compte les propriétés de base de quelques-unes des pouzzolanes les plus couramment disponibles.

Article complémentaire pour plonger dans le sujet : 

Mortiers Chaux-plâtre | Une incroyable recette oubliée


Le laitier

En métallurgie, le laitier est un co-produit de l’élaboration du métal. Il représente des impuretés dans le minerai de fer qui remontent à la surface quand celui-ci est en fusion.

Ces impuretés sont composées, essentiellement, de silicates, d’aluminates et de chaux, avec divers oxydes métalliques. La température élevée ouvre les silicates et les aluminates à un état réactif amorphe que le refroidissement rapide préserve.

En raison de la présence à la fois de chaux et de composés réactifs, le laitier est le seul des pouzzolanes à posséder déjà ses propres propriétés « cimenteuses » lorsqu’elle est broyée en une poudre fine.


Les cendres combustibles

Les cendres combustibles pulvérisées sont les particules les plus fines d’argile en suspension générées par les centrales à charbon.

Alors que ces cendres se répandaient initialement dans l’atmosphère, les réglementations environnementales exigent désormais une filtration stricte. La composition précise des cendres volantes varie en fonction de la composition minérale et de l’infiltration d’argile des gisements.


Le métakaolin

Le métakaolin est un aluminosilicate réactif issu de la combustion et du broyage du kaolin blanc. Contrairement aux autres pouzzolanes artificielles, il ne s’agit pas d’un sous-produit de l’industrie. Il est fabriqué intentionnellement selon des normes cohérentes. C’est la plus réactive des pouzzolanes industrielles.

beton romain metakaolin


La fumée de silice

La fumée de silice est une microsilice de très haute qualité extraite des gaz d’échappement de fours à arc électrique produisant des alliages de silicium ou de ferrosilicium nécessaires aux semi-conducteurs. Contrairement aux pouzzolanes susmentionnées, elle est presque exclusivement composée de silicates.


La cendre de coque de riz

La cendre de coque de riz est un sous-produit important de la production de riz industriel. Le riz absorbe naturellement la silice du sol et une quantité énorme de suie riche en silice est générée lors du processus de broyage. Comme les fumées de silice, les cendres de coque de riz sont principalement composées de silicates.

Toutes ces substances pouzzolaniques ont des propriétés apparentées, même si légèrement différentes. Elles réagissent avec la chaux pour produire des mortiers et des bétons, dont certains ressemblent beaucoup aux ciments romains traditionnels.


Quod erat demonstrandum (ce qu’il fallait démontrer)

Pour finir, je t’invite à consulter les travaux du professeur Davidovits qui a beaucoup étudié les pratiques de géopolymérisation comparables au béton romain dans plusieurs cultures de bâtisseurs autour du monde. Une de ses théories suggère que les Égyptiens eurent également recours à ces procédés pour l’élaboration in-situ des pierres monumentales de certaines pyramides.

Manuel Chauffournier beton romain


Une fois n’est pas coutume, je salue également Google, qui permet l’accès à des œuvres anciennes via GoogleBooks :

Nouveau manuel complet du chaufournier, Valentin Biston

Dictionnaire méthodique de l’architecture grecque et Romaine, R. Ginouvès, R. Martin,

Recherches sur les préparations que les Romains donnaient à la chaux, De La faye

L’art de composer des pierres factices aussi dures que le caillou, Fleuret

Abrégé des dix livres d’architecture, Vitruve

Historia Naturalis, Pline l’Ancien


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  • Comme toujours, un article vraiment hyper complet et pourtant plutôt facile à comprendre ! Merci de prendre le temps de synthétiser toutes ces infos et de les vulgariser pour les lecteurs.

    • Eco.didaqt dit :

      Merci également d’avoir pris le temps de me laisser ce petit message motivant :D

  • Bonjour, merci pour votre article. Pouvez vous faire la synthèse , finalement quelle est la composition grossière du béton romain? En volumes d’ingredients. Merci

    • Eco.didaqt dit :

      Bonjour,
      Lourde responsabilité! ( ⋂‿⋂’)
      Un béton romain (traditionnel) est composé d’une base de chaux aérienne (pas de chaux hydraulique durable à cette époque) en pâte (pas de chaux en poudre à cette époque) ayant subit une réaction puzzolanique (hydraulisation « artificielle »).
      On suppose aussi que de l’eau de mer entrait dans certaines compositions
      A partir de ces informations une recette recevable et accessible pourra être :
      1 chaux
      1.5 sable argileux (non lavé)
      1 sable puzzolanique
      1/2 terre cuite pillée
      1 pincée de sel (^_−)☆

      J’espère avoir un peu fait avancer le smilblick.
      Bon chantier !
      Gautier

      • Bonjour Gautier,
        Merci bcp pour cet article super complet et clair.
        As tu testé cette recette que tu donnes et conseilles la tu pour fabriquer des petites dalles pour border un massif?

        • EcoDidacte dit :

          Bonjour Marie,
          Non je ne l’ai pas testée :/
          Je la tiens d’une note de livre il me semble.
          Bonne soirée,
          Gautier

  • Merci c’est très clair. Ou pensez vous que l’on peut trouver de la vrai sable de pouzzolane?

  • merci pour cet article
    je vais essayer le béton romain pour faire une assise pour une isolation en ballots de paille

    • Eco.didaqt dit :

      Bonjour,
      Super :) Si cela n’est pas concluant, les blocs de siporex offrent de belles qualités aussi en ayant un bilan énergie grise acceptable.
      Bon chantier !
      Gautier

  • bonjour, je me lance depuis peu a faire des éprouvettes avec différents mélanges.
    dans le but de créer un petit dôme habitable a la main, j’aimerais d’utiliser des matériaux que j’aurais collectés. Cette contrainte exclue l’achat de chaux!
    je pense a sable/terre cuite pillée/argile/petite fibre fermentée/grosse ligneuse pour armer/eau salée?
    je cherche encore des infos sur la cuisson des coquillage.

    si un futur lecteur a envie d’en discuter, au plaisir

    simon

  • SUZANNE FLETGEN dit :

    Tout à fait passionnant ! Merci !🙂

  • Mauricette dit :

    Bonjour,
    tout d’abord, grand merci pour ton site! Il est très bien fait et riche d’infos!!
    Du coup, je me permet de te demander conseil…
    je me concocte un chantier « bassin phytoépuration en béton romain »!
    ça serait donc un bassin rond mi-enterré, mi-hors sol, de 1,6m de diamètre, sur 1m de hauteur.
    Je pense faire un coffrage de 10cm d’épaisseur, et armer le mortier avec des tiges de bambou…
    J’ai topé la recette: 1V de chaux (NHL 5?)+ 1V de pouzzolane + 1,5V de sable + 1/2V de terre cuite pilée.
    Puis faire un enduit de finition de 1cm d’épaisseur (1V de chaux NHL 3,5 + 1V de sable).
    Enfin, si besoin, finir par un lait de chaux NHL 3,5.
    Est -ce que tout cela te paraît cohérent?
    Merci d’avance!
    Cordialement
    Mauricette

    • Eco.didaqt dit :

      Coucou,
      J’ai répondu a ton commentaire sous l’article « NHL5 ».
      Le béton romain a servi à palier l’absence de chaux hydraulique dans l’antiquité. Aujourd’hui, cet denrée existe donc je pense qu’avec de la nhl5 tu t’embêtera moins.
      Ok pour la recette ci-dessus, par contre c’est de la chaux aérienne pour le béton romain.
      Lait de chaux à l’aérienne aussi.
      Bon chantier :)
      Gautier

  • Da silva dit :

    Bonjour
    Je n’arrive pas à stabiliser les graviers roules pour mon terrain de Petanque
    J’ai plusieurs épaisseurs de différents calibre
    Si je sors la dernière couche et je mets un deux centimètres de sable avec de la chaux, le tout bien arrosé et ensuite je compacte avec un doublé billes de 2,5
    Qu’en penses je vais stabiliser ou pas ?
    Est ce que l’eau de pluie va pouvoir traverser ?
    Jds

    • Eco.didaqt dit :

      Bonjour,
      hmm.. je n’ai pas beaucoup d’expérience pour ce qui est de stabiliser les terrains.
      D’après moi pour bien faire, il ne faut pas terminer avec une couche de chaux sable.
      La chaux ne deviendra jamais assez dure pour encaisser les chocs.
      Il faut que le complexe de sables et de graviers se compacte ensemble de manière à ne laisser aucun vide.
      Ensuite je suggérerai plutôt l’utilisation d’une plaque vibrante que d’un double bille. Cela pour les même raisons, les vibrations feront se remplir les vides.
      Pour résumer, je miserais sur une cohésion mécanique forte (avec des granulométries adaptées) plutôt que sur une cohésion chimique (le durcissement de la chaux) .
      Évidemment, combiner les deux serait l’idéal.
      Oui, l’eau trouvera toujours un chemin.
      Bonnes boules ;)
      Gautier

  • Kathleen dit :

    Bonjour Gautier,
    J’ai laissé un commentaire avec questions à la suite d’un article sur la chaux (ne me souviens plus lequel, je crois que je les ai tous lu et pris note :-), mais je n’arrive pas à le retrouver… Peut être quíl y a eu une erreur dans la publication.

    Déjà je te remerciais pour la grande pédagogie dont tu fais preuve! Ça m’aide beaucoup.

    Le gérant d’une entreprise (FRADICAL) qui fait et vend la chaux romaine au Portugal où j’habite, m’a expliqué que la chaux aérienne est moins polluante que l’hydraulique parce que la température de cuisson est très inférieur. Il dénigre fortement le chaux hydraulique. Dans tes articles tu ne parles pas de cela, Qu’est ce que tu en penses?

    J’ai un résoivoir d’eau de 3000L en pierres granites ( une pour chaque mur et trois pour le fond) qui fuit. FRADICAL m’a expliqué lesquels de leurs produits acheter pour imperméabiliser les joins du tanque: injection de chaux en pate, premier enduit puis enduit de finition. Ils gardent précieusement leurs recettes secrètes. Est ce que tu as des conseils pour faire moi-même mes mélanges imperméables, être plus autonome et faire de bonnes économies?

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Kathleen,

      Merci d’avoir reposter ta question. Ce sujet ne me dit rien donc je pense effectivement qu’il y a eu un soucis lors de la publication du commentaire.

      Autant que je sache la cuisson des pierres calcaire ne diffère pas entre les CL et les NHL. Ce qui fera la différence entre les deux produits est la pureté des gisements de calcaire.
      Mais le sujet mérite d’être creusé :)

      Je suis allé faire un tour sur le site de FRADICAL. Ils vendent de la « chaux aérienne hydrofuge » ce qui ne m’inspire rien de réaliste. Si leur recette est tenue secrète ce n’est peut être pas uniquement à cause du secret industriel :)

      Le seul produit imperméable que je connaisse est le ciment prompt de chez VICAT. Ne te fie pas à l’appellation car c’est en réalité une chaux naturelle éminemment hydraulique.

      Tu regarderas les prix mais sache qu’il n’est pas aussi bon marché que la chaux habituelle.

      Amuse-toi bien :)

      Gautier

  • lépinard vanessa dit :

    Bonjour Gautier,
    j’ai acquis votre livret et constaté avec plaisir qu’il y avait une recette de cocciopesto. j’hésite à faire ça pour une remplacer une dalle de béton devant une fenêtre qui s’est fendue (pas super étanche la fenêtre) donc c’est 2 m2 sur environ 2,5 cm d’épaisseur et dessous il y a un plancher. j’imaginais mettre un liège et des bandelettes sur les côtés pour désolidariser la chape et ensuite faire un chaux pouzzolane ou un cocciopesto pour avoir un beau sol pas trop lourd: qu’en pensez vous? d’avance merci pour votre réponse!

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Vanessa,
      Personnellmeent je n’ai jamais coulé de chape à la chaux donc j’évite de donner trop de conseils à ce sujet.
      Tout ce que je souhaite vous dire est qu’en 2,5cm, sur un plancher, cela me parait un peu léger. Il y a de forts risques que cela casse.
      Je préconiserais plutôt les 5cm. et la pouzzolane, comme dans cette fiche technique de chez alliance4 : https://www.alliance4.fr/uploads/fiches/documents/dalle_de_rdc_en_beton_de_ponce.pdf
      Belle journée,
      Gautier

  • Super article et je me pose la question de savoir vu ce que j’ai lu si la pouzzolane n’aurait pas intérêt à être utilisée dans les enduits à la chaux sur des murs en pierre de sel?

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Marie… Oui, c’est aussi une option.. Aujourd’hui on l’utilise principalement pour optimiser laa régulation d’humidité et de sels dans les murs.. Plus trop pour l’hydraulisation de la chaux aérienne.
      A+ 🌞
      Gautier

  • Bonsoir, je voudrais juste savoir quelle ont était les techniques utiliser pour fabriquer le béton romain ?
    Merci de votre réponse

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour,

      Il s’agissait de chaux aérienne hydraulisée avec un agrégat pouzzolanique.

      C’est mieux vulgarisé dans l’article ;)

      Gautier

  • C’est illisible de par son format en hiéroglyphes : une lettre par ligne !!??

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Guiff,
      Merci d’avoir porté ce prob à mon attention.. Il s’agissait d’une mise à jour capricieuse.. C »est corrigé.. L’article est à nouveau lisible 🙂🙏🏻
      Gautier

  • Bonjour Gautier, merci pour tes explications.
    Je souhaites sceller des solives soutenant un plancher sur un mur en pierres d’un côté et de la brique creuse de l’autre. Je suis un peu perdu sur l’utilisation du type chaux : j’hesite entre de la NHL 2 et NHL 3,5 avec 1 volume de chaux et 3 volumes de sable O-4 le mur en pierre est constitué d’ un melange de pierres meulieres et dures à semi dures. Quel est ton avis? merci. Paul

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour PAul,
      Ici on cherche la résistance, la NHL3.5 est donc plus adaptée (même si au final c’est la charge qui est sensée prendre la pression).
      A+
      Gautier

  • Alain THERY dit :

    Bonjour Gautier
    Toujours super tes articles…
    Petit bémol quand tu dis : « Nous, notre béton de ciment on est obligé de l’armer avec de gros ferraillages et il n’a une durée de vie estimée que de 120 ans max. »
    Le béton de ciment portland est très résistant en compression mais pas à l’étirement, ce qui motive l’apport de ferrailles qui elles sont très résistantes à l’étirement. Le béton romain présente les mêmes caractéristiques à l’étirement. Les romains utilisaient la voute pour toujours travailler en compression; les constructeurs de cathédrale utilisaient (en plus des voûtes plein cintre ou à croisée d’ogive) des agrafes ou des tirants en fer noyés dans du plomb pour limiter l’oxydation.
    Encore merci pour la richesse de tes articles

    • EcoDidacte dit :

      Salut Alain,

      Merci à toi pour cette précision pertinente. 🙏

      Prends soin de toi,

      Gautier

  • Alexandre Fournier dit :

    Bonjour, super article très intéressant merci. Juste une petite coquille à corriger. Pouzzoles est à l’ouest de Naples, pas à l’Est. Merci :))

    • EcoDidacte dit :

      Merci Alexandre, tu gères !

      C’est corrigé 😉

  • Très intéressante cette plongée dans l’histoire.

  • Quand je vois les castels de Vauban qui défient la mer et sont toujours debout, je me demandais… Qu’utilisaient-ils pour les joints à l’époque?
    Le Mont St Michel serait-il consolidé par du béton romain?

    Merci pour cet article!

    • EcoDidacte dit :

      Très bonne question… Je ne veux pas dire de bétise 🙄

  • Super intéressant,bravo !!!
    Vincent

    • EcoDidacte dit :

      Merci beaucoup Vincent 🙂🙏🏻

  • Bonjour Gautier merci beaucoup !! :) Viviane

  • Cette histoire de ciment romain est absolument fascinante, en particulier plus de 2000 ans après que l’on étudie encore le pourquoi scientifique de la longévité de ces mortiers. Un article publié en 2023 semble démontré que l’utilisation simultanée de chaux vive et de chaux éteinte conférait une capacité auto réparatrice dans le temps, ce qui pourrait expliquer sa longévité, mais est on vraiment au bout des découvertes de ce fascinant matériau de l’architecture romaine https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.add1602

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