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Comment Enduire un mur | Avec Enduits Naturels en 4 étapes 

Un enduit réussi est esthétiquement beau, physiquement solide et correctement lié à son support. Dans un monde idéal, l’option la plus saine est d’enduire un mur à base d’argile ou de chaux naturelle (ou les 2 combinés). Il est le pare-vapeur par excellence grâce à ses qualités perspirantes et régulatrices d’humidité. Si ces dernières propriétés sont propres à ces matériaux écologiques, le résultat final dépend entièrement de la qualité de la mise en œuvre de l’enduit, donc, de la lecture assidue de ce billet. 😉

Alors, je vais te livrer les 4 étapes clés d’un enduit traditionnel en 3 couches et leur dosage. Mais, avant d’aller plus loin, je précise que les pratiques décrites ci-dessous s’appliquent à l’enduisage de murs bruts et non, par exemple, à celui de doublages en plaques de plâtre ou de fermacell. Afin de justifier ces étapes, j’ai préféré te les présenter ici dans l’ordre inverse de leur application. Nous commencerons donc par la dernière, avec la bien nommée : couche de finition.

1. La couche de l’enduit de finition

La couche de finition s’effectue avec le sable le plus fin qui soit, souvent 0-1 mm et elle ne doit donc pas dépasser une épaisseur de 2 à 3 mm.

Pour gagner en finesse, on peut utiliser de la poudre de marbre qui est une charge ultra fine et qui se trouve en différents coloris.

Du pigment peut être ajouté dans la masse de la couche de finition en veillant à ne pas dépasser le seuil de 8 % du volume de liant. Au-delà de celui-ci, aucune amélioration de teinte ne sera plus observée. De plus, le pigment remplirait une fonction de charge au lieu de simple colorant.

On applique la couche de finition à la lisseuse ce qui permet de contrôler au mieux la précision et la qualité de son travail. Une fois l’enduit appliqué, selon le choix de la texture finale, un talochage, un ferrage ou un coup d’éponge signeront la fin de l’œuvre.

Pour ce qui est de savoir combien de temps il faut entre 2 couches d’enduit, cette dernière ne s’applique qu’une fois que la couche précédente, dite « de corps », a tiré à cœur. C’est-à-dire au moins trois à quatre semaines après l’application de la couche de corps.

Une des raisons de cette attente insupportable est le risque de fissuration des deux épaisseurs l’une sur l’autre.

Article complémentaire pour plonger dans le sujet : 

7  Conseils pour bien rater ses enduits

Comme tu le sais peut-être, en séchant, les corps se rétractent suite à l’évaporation de l’eau qui les constitue. De cette tension naissent de jolies fissures à la surface de nos beaux enduits. La couche de corps étant plus épaisse, ses fissurations seront potentiellement plus importantes que celles de la finition.

Donc attendre la prise complète de la couche de corps évite que celle-ci n’entraîne l’enduit de finition à se déchirer avec elle. Mieux ! Cela permet de pouvoir reboucher les éventuelles brèches après coup !

Selon l’état initial du support, cette attente permet aussi d’évacuer un maximum d’humidité retenue dans le mur à la suite d’un dégât des eaux, ou à des rejaillissements systématiques d’eau de pluie ou autre pathologie entraînant une humidité malvenue (généralement en pied de mur). L’enduit aura tiré lorsque, passé le délai de 4 semaines, il ne présentera plus aucune auréole d’humidité et qu’il aura blanchi uniformément.

Car comme le disait Einstein : « L’humidité n’est pas tant connaître ses limites que les admettre », à moins que ce ne fût « l’humilité » ? Ou bien James Dean ?

Pour maîtriser tes finitions, télécharge mes Fiches Recettes des enduits et peintures naturelles.

2. La couche de corps ou renformis

La couche de corps est le « corps » de notre enduit, elle représente le gros de sa masse.

Elle respecte généralement un dosage de « 1 pour 3 » et une granulométrie hétérogène de sa charge est primordiale pour éviter les fissurations inutiles et améliorer la résistance de l’enduit.

L’épaisseur de la couche de corps n’est pas un prérequis, au contraire, il existe des générosités qui se pratiquent avec économie.

Cependant, l’état du support ne nous laisse parfois pas beaucoup le choix que de « charger » le mur à enduire pour corriger sa planéité ou boucher ses creux. 

Imagine, par exemple, devoir enduire un mur en galets roulés ; l’épaisseur des joints de ce genre de mur oblige à des zones de charge importantes. Dans des cas similaires, il n’est pas exclu de précéder le renformis par une passe de rebouchage.

Par contre, si l’on a la chance de travailler sur une surface plane, l’épaisseur minimale de la couche de corps sera entre 1,3 et 1,5 fois l’épaisseur de son grain le plus gros. Par exemple, avec un sable 0-4 mm, on appliquera une couche d’au moins 5,2 mm (4 mm x 1,3).

Pour généraliser on dit que l’enduit de corps devrait faire entre 0,5 cm et 2 cm, il est donc recommandé de le fibrer pour, là aussi, éviter les fissurations trop importantes.

Dégrossi a la chaux

Dégrossi effectué sur la longueur du mur

Au-delà de 2 cm, il est souhaitable de procéder en deux couches qu’on laissera sécher indépendamment l’une de l’autre.

L’enduit de corps se projette à la truelle avec un geste si technique qu’il paraît être une prouesse de cirque aux non-initiés qui s’y adonne en dilettante. Malgré une éducation raffinée, on se surprend vite à tempêter des noms d’oiseaux rares une fois les petits sourires gênés avalés. En ce qui me concerne, j’ai toujours aimé le cirque, et je crois bien que c’est ce qui m’a rapidement fait adorer les revers de truelle 😁. 

Une fois en place, après un lissage sommaire et une légère prise, l’enduit est taloché grossièrement jusqu’à atteindre les résultats escomptés : finis les creux, finis les bosses, il peut juste persister des ondulations homogènes.

La couche de corps ne nécessite pas le soin apporté à la couche de finition. Cependant, bien que son rendu puisse rester brut, je conseille vivement de rattraper la planéité de l’enduit au maximum durant cette étape, car l’enduit de finition ne permettra plus beaucoup de variation d’épaisseur. Crois-moi, un travail bien préparé en amont fera gagner beaucoup de temps et de satisfaction lors de l’application de la finition.
Couche de finition et corps d'enduit

Couche de finition et corps d'enduit en terre crue

3. Le gobetis phase d’accroche à l’enduit traditionnel

Le gobetis est un mélange à « 1 pour 2 » de liant et de sable, le tout généreusement mouillé à l’eau.

Il a une consistance se rapprochant de celle de la pâte à crêpe, car la quantité de liant y est importante. Cela le rend très liquide par rapport à de l’enduit et demande aussi un sacré coup de truelle pour réussir sa projection contre le mur.

Il se projette en fines couchent qui « splashent » sur le support et éclaboussent un peu partout. Pour l’analogie mnémotechnique, imagine-toi le résultat d’un éternuement sur le miroir de la salle de bain durant d’un brossage de dents. La réalité n’est pas très éloignée de cette vision. Néanmoins, plus le geste est affiné, plus on réduit les dégâts collatéraux.

Un gobetis se projette sur un mur nettoyé et mouillé. Il a la fonction de faire le lien chimique entre le support d’origine et l’enduit à venir. Le sable qui le compose ajoute à l’action d’accroche mécanique et, ici, une granulométrie unique est plus un avantage qu’un inconvénient.

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Gobetis de chaux sur bique

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4. La préparation du support : l’étape clé avant d’enduire un mur

Que l’on enduise à l’argile ou à la chaux, la préparation du support est essentielle à la tenue de notre enduit dans le temps (et donc sur notre mur). C’est certainement l’étape la plus importante du processus.

Un support négligé empêchera à la masse d’enduit, avec tout le poids qu’elle représente, d’être correctement liée au mur. Ceci induira un décollement progressif de cette masse sous l’effet principal de 2 forces :

  1. La force de dilatation : au fil des saisons chaudes et froides, humides et sèches, notre enduit travaillera toujours d’une manière légèrement différente de son support. Si ces 2 éléments venaient à se séparer, une feuille d’air se développerait entre eux et s’agrandirait irrémédiablement, emmenant notre enduit à être partiellement ou entièrement « auto-porté ».

  2. La force de gravité : pas celle qui nous fait raconter des histoires avec un ton sérieux, mais celle qui nous attire immanquablement au plumard à la fin de chaque journée qui passe. Eh bien, cette force de gravité terminera le travail de cisaillement commencé par les dilatations et enverra notre bel enduit frapper le sol et retourner à l’état de polymorphe multiface de ses jeunes années de caillou sauvage et branché, la mèche au vent.

Pour éviter ce malheur, il faut comprendre 2 autres principes physiques qui rendent l’accroche possible : 

  • l’accroche chimique ;

  • et l’accroche mécanique.

L’accroche chimique, comme son nom l’indique, se fait entre deux matériaux qui ont un atome crochu. Ce qui les rend inséparables.

Pour rendre cette notion plus compréhensible, je prendrai l’exemple du chewing-gum. Le chewing-gum, comme tu le sais, a un atome crochu avec les cheveux, les semelles de chaussures, et j’en passe… Mais, le meilleur moyen de le retirer d’une surface sur laquelle on ne l’avait pas invité, c’est de le tamponner avec un autre chewing-gum. La raison de cela est qu’il s’aime orgueilleusement et se colle à lui-même plus qu’à tout autre chose. Cette constatation est vraie pour nombre de matériaux collants, ils sont chimiquement faits pour s’apprécier eux-mêmes — ou un élément proche de leur composition — plus qu’ils n’apprécient les autres.

Le rapport avec notre sujet, c’est que la pierre, qui est d’origine minérale, sera plus à même de fournir une accroche favorable à la chaux (elle aussi d’origine minérale). Alors que le bois, lui, est d’origine végétale. Et c’est là, le genre d’association qu’il faut réussir à créer.

Note que mouiller son support participe également à l’accroche chimique, car cela favorise l’imprégnation des matériaux entre eux en allongeant leur temps de prise.

L’accroche mécanique, quant à elle, n’a rien à voir avec le moteur à explosion, il s’agit là de « mécanique » dans le sens de matière soumise à un mouvement.

Cette accroche concrète et tangible obéit aux principes de frottements et de résistances. Elle nous dit qu’il est plus facile à un alpiniste d’escalader une paroi rugueuse qu’une paroi lisse.

Un enduit accrochera donc mieux sur un gobetis fait de liant et de sable concassé que sur un gobetis fait de liant et de sable roulé, ou que sur un gobetis fait de liant uniquement (d’ailleurs ce ne serait plus un gobetis, mais tu as compris l’idée).

Pour conclure ces explications sur comment enduire correctement un mur, à ces deux accroches j’ajouterais encore l’accroche logique : « Nettoie ton support nom d’une pipe ! ». Cherches-tu à accrocher le mur ou la poussière sur le mur ? Si tu es arrivé jusqu’ici, merci d’avoir pris le temps de lire cet article ! S’il t’inspire, n’hésite pas à utiliser les commentaires prévus à cet effet ou à m’envoyer des photos de tes réalisations. Je serai ravi de savoir que je t’ai été utile. Au plaisir !

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  • Marjolaine dit :

    Au sujet des enduits à la chaux et des problèmes de salpêtre.
    Je commence à restaurer une petite ferme bâtie en pierres sèches (à l’origine), que j’ai bien connue dans mon enfance. Malheureusement, entre temps, une « restauration » au ciment a été menée. Les murs intérieurs ont été enduits avec du ciment « ton pierre ». Ils sont à présent couverts de salpêtre jusqu’à mi-hauteur, à peu près.
    J’envisage de drainer le bas des murs extérieurs et d’installer quelques murs chauffants à l’intérieur.
    Ma question est de savoir si préalablement à la pose des murs chauffants et après avoir drainé les soubassements extérieurs, je pourrais enduire ces murs à la chaux par dessus les enduits ciments ?
    L’idée serait de les assainir et de ne pas vivre « contre du rugueux ciment ».
    Je ne crois pas possible de les piqueter pour ôter le ciment car je pense qu’au marteau piqueur, les pierres vont venir avec, et même si les murs sont épais, ça risque de ressembler un fameux carnage.
    Y a-t-il une adhérence possible entre enduit ciment et enduit à la chaux ?
    En sachant que je n’ai quasiment pas de réservation, l’enduit ciment ayant été posé au nu des pierres de taille et des linteaux qui encadrent les ouvertures ?
    Bref, help ! Je suis au pied de murs tout durs, tout vilains et tout humides… Moi qui aime tant la chaux !

    • Eco.didaqt dit :

      Bonjour marjolaine,

      Drainage extérieur: Super !
      Murs chauffants: Super !
      Enduire à la chaux sur mur ciment: Pas top :/

      Pour te répondre clairement, oui tu peux enduire à la chaux sur un mur en ciment. Cela va tenir et même tenir très bien.
      Si tu dois ne faire qu’une couche de finition fine à la chaux aérienne, prépare le mur avec un badigeon à la chaux hydraulique.
      Et oui tu peux enduire à la chaux après un drainage et avant le mur chauffant

      Là où la question se pose c’est que l’enduit ciment continuera de bloquer la respirabilité du mur (=pathologies et ambiance humide). Même si, comme tu le dit justement, la chaux assainirait les murs.
      L’idéal serait de décrouter l’enduit ciment au marteau piqueur en faisant attention de ne pas trop déchausser les pierres du mur. Idem pour l’enduit ciment extérieur si possible (au moins sur une hauteur de 1m).
      Ensuite laisser le mur aérer le plus longtemps possible (à partir de 6mois selon humidité du mur) puis venir rejointer et réenduire avec la chaux.

      Cela n’empêchera pas les efflorescence de salpêtre mais si le mur dégorge bien durant la période de séchage elles devraient s’en retrouver limitées.

      Voilà, bon courage :)

      Gautier

  • Bonjour,

    Je viens de dégager un mur en pierre qui était couvert de torchis/plâtre qui était soufflé… cela sonnait creux, il y avait de grosses fissures aussi, alors, j’ai pensé tout retirer et tout refaire.

    Il s’agit d’un mur intérieur qui n’est pas en contact avec l’extérieur.

    Le mur en lui même, les pierres, etc… tout était sec, vraiment sec. Par contre, j’ai remarqué, qu’il y a beaucoup d’endroits où il n’y avait pas de joints, peut être pour cela que le mur a travaillé sachant qu’il y a des pierres de bonnes tailles.

    J’ai pensé refaire les joints, mais à certains endroits, ils sont vraiment profonds. Le mur n’est pas parfaitement d’aplomb partout non plus.

    Pour l’instant, je ne sais pas si je vais enduire complètement le mur à la chaux ou juste faire les joints (pierres apparentes).

    Après m’être renseigné sur internet, je me dis que :
    * je vais devoir boucher certains trous en ajoutant de nouvelles pierres, histoire de limiter les trous
    * je devrais refaire les joints les plus profonds à base de chaux NHL 3,5 histoire de réguler la profondeur des joints du mur.
    * et finir le tout (joint) avec de la chaux aérienne pour la finition ?

    Je me demande comment je vais pouvoir réaliser ce travail de fond (rejointement du fond des joints) sans en mettre partout sur les pierres.

    Et si le résultat final ne me convient pas, je pourrais toujours faire un GOBETTI pour recouvrir l’intégralité du mur, puis redresser le plus gros du mur avec de la chaux NHL 3,5 avant de finir avec de la chaux aérienne ?

    Quelques photos du mur à retaper :
    http://www.imagebam.com/gallery/b00cpxtl9n0p1sdmownzfwiy71nq7nsj

    A titre d’information, j’ai entendu parler de ce produit :
    Weber.Lite F

    => il serait composé de ciment blanc et de chaux aérienne

    Est ce qu’il serait utilisable pour un joint de finition ou pour la finition d’un mur complet ? Il y a du ciment blanc dedans, je ne sais pas si c’est bien ou pas. Je ne pense pas, pour cela que je vous demande.

    Merci pour vos conseils ;)

    • Eco.didaqt dit :

      Bonjour Dom,

      Je vois que vous avez un beau chantier en perspective :)

      Après m’être renseigné sur internet, je me dis que :
      * je vais devoir boucher certains trous en ajoutant de nouvelles pierres, histoire de limiter les trous
      yep
      * je devrais refaire les joints les plus profonds à base de chaux NHL 3,5 histoire de réguler la profondeur des joints du mur.
      yep
      * et finir le tout (joint) avec de la chaux aérienne pour la finition ?
      super, mais vous aurez bien assez de travail, la finition à la chaux aérienne est optionnelle :)

      Je me demande comment je vais pouvoir réaliser ce travail de fond (rejointement du fond des joints) sans en mettre partout sur les pierres.
      Ne vous inquiétez pas pour cela, vous allez en mettre partout :)
      Ce n’est pas grave car une fois que la chaux aura commencé sa prise (le lendemain) il faudra venir brosser les joints (perpendiculairement au joints) et les pierre à la brosse métallique.
      Cela fera disparaitre la chaux qui aura coulé dessus.

      Une astuce, si vous êtes un peu pointilleux, c’est de badigeonner les pierres à l’huile de lin pour éviter à la chaux de s’y coller durablement.
      Par contre pas dans les joints pour des raisons évidentes.

      Et si le résultat final ne me convient pas, je pourrais toujours faire un GOBETTI pour recouvrir l’intégralité du mur, puis redresser le plus gros du mur avec de la chaux NHL 3,5 avant de finir avec de la chaux aérienne ?
      Oui, ce sera une option envisageable, vous ne prenez aucun risque à tenter de faire vos joints :)

      Est ce qu’il serait utilisable pour un joint de finition ou pour la finition d’un mur complet ? Il y a du ciment blanc dedans.
      Le ciment est très peu perspirant et très dur, j’éviterai de l’utiliser.
      Maintenant je ne connais pas ce produit donc en imaginant qu’il soit mélangé à de la chaux aérienne cela changerait un peu ses propriétés.
      Quoi qu’il en soit je recommande de tout faire à la chaux :)

      Bon chantier !

      Gautier

  • Bonjour Gautier,

    Voilà, nous nous prenons enfin soin de la longère que nous occupons depuis presque un an. J’avais remarqué auparavant des boursouflures au niveau des papiers peints à certaines endroits des murs porteurs (il sont en parpaing plein à base de briques), signe d’humidité cela va sans dire, sans prendre le temps de m’en occuper. Il y a quelques jours de cela n’y tenant plus, j’ai enlevé partout où c’était nécessaire la tapisserie (papier vynilique pas respirant du tout). Maintenant, je profite du temps chaud pour aérer laisser transpirer les murs. Ma question, avec quel type d’enduit je rebouche les trous, sachant que la maison est de plein pied, sans vide sanitaire et dans une région humide (étangs, marécage, mais nous ne craignons pas les inondations). Les anciens propriétaires avaient rebouché avec du plâtre je pense, mais surtout retapissé avec ce fameux papier.
    PS les murs sèchent bien (plus d’odeur d’humidité dans un placard collé à l’un des murs à problème et j’ai un terre argileuse :)

    Sami

    Merci d’avance pour ta réponse !

    • Eco.didaqt dit :

      Salut Sami,
      Good job ! :)
      Effectivement utiliser le plâtre en pied de mur dans une zone humide est une mauvaise idée car il a un rapport passionnel avec l’eau (syndrôme hydropathique convulsif ;)). Du coup il en fait des boulimies et s’effrite à petit feu.

      Pour savoir quel enduit utiliser je suggère un chaux pouzzolane.

      plus d’info dans les commentaires de cet article : https://faisons-le-mur.com/salpetre/

      Bon chantier !

      Gautier

  • bonjour tout le monde,
    voilà mon soucis : Nous avons acheté récemment une longère et en enlevant les papiers peints, nous avons constaté que l’ancienne propriétaire a collé sur tous les murs en pierre d’une épaisseur de 60 cm, des placos ba13 avec polystyrène, avec parfois aussi du ciment. Associé à un manque d’aération, vous n’imaginez même pas l’humidité dans les murs. Nous avons tout enlevé, buriné le ciment mais les joints sont en mauvais états et s’effritent. On nous a dit de brosser mais rien à faire, à chaque fois que je repasse ça s’effrite. Peut être dois-je enlever tous les joints mais j’ai peur de trop enlever, les pierres ne seraient plus trop jointées. Surtout que ce sont des grosses pierres mélangées à de petites pierres qui s’en vont du coup. Aussi si j’ai bien compris tous ce que j’ai lu, nous devons (après avoir enlevé les joints donc) combler les grosses épaisseurs avec de la chaux hydraulique NHL 3.5, ensuite faire un corps d’enduit avec encore de l’hydraulique NHL2, et une couche de finition (pas plus de 0.5cm) à la chaux aérienne. Mais pour chaque étape je suis un peu perdue sur les mélanges : combien de Sables par rapport à la chaux, et quelle granulométrie ?
    Malheureusement nous devons le faire nous même car nous sommes fauchés :)
    mais nous sommes novices.
    Vos conseils seraient d’une aide précieuse pour nous. Je vous remercie d’avance.
    Maya.

    • Eco.didaqt dit :

      Bonjour Maya,
      Oui, il faudrait absolument gratter ces joint et les refaire. Surtout si l’ancienne chaux s’effrite ainsi. Il faudra aller chercher assez loin la vieille chaux, même si cela semble un peu risqué pour la tenue du mur.
      Avant de remplir les joints pensez à bien mouiller le mur pour éviter que des saletés n’empêchent l’adhérence de la chaux.
      Utiliser le tranchant de la truelle pour aller pousser la chaux fraiche jusqu’au fond des joints.
      Vous pouvez avancer par bandes verticales si vous craignez pour la stabilité du mur.

      Coté granulo : du sable 0-4 fait généralement l’affaire (joints, gobetis et enduit de corps)
      Dosage :
      Mortier joint = 1 chaux et 3 sable (NHL3.5)
      Gobetis = 1 chaux et 2 sable (NHL3.5)
      Corps = 1 chaux et 3 sable (NHL3.5 ou NHL2)
      Finition = 1 chaux et 3-4 sable (CL90 et sable 0-2 ou 0-1)

      Ce sont là des proportions de base qui s’adaptent généralement aux différents cas de figures.

      Bon chantier !

      Gautier

  • Marchadour dit :

    Bonjour, j’attaque la rénovation d’une cage d’escalier en pierre du 14e, les pierres sont à nue et il y a la présence de fissures. Une connaissante me dit de faire un dégrossi fibrer.
    Comment doit-je procéder ?
    Merci

    • Eco.didaqt dit :

      Bonjour

      Dégrossi= couche de corps
      Le chaux-sable peut être fibré naturellement à l’aide de filasse de chanvre ou de soies de porc.
      Cela augmente sa cohésion et sa résistance mécanique.

      Beau chantier :)

      Gautier

  • Bonjour!

    Je me lance dans la rénov’ des murs d’une maison bretonne en bord de mer. J’ai enlevé il y 2 ans la tapisserie, le polystyrène et le ciment, les pierres sont à nu et ça sèche tranquillement depuis 2 ans, donc. Les joints sont en terre, ça s’effrite pas mal, c’est très poussiéreux, c’est pourquoi cet été je vais faire un gobetti pour que ça cesse de s’effriter.
    J’ai 2 questions un peu basiques : ma maison est en bord de mer, sur une plage de sable… je peux travailler avec le sable de la plage ? Les anciens faisaient comme ça, je pense, y avait pas de weldom à l’époque… Deuxème question : j’ai toujours entendu dire que la chaux est dangereuse à respirer, quand on la travaille. Faut-il prévoir une protection particulière ? Je devrais faire ça avec mon fils qui a 12 ans, j’aimerais qu’on évite de se flinguer les poumons, la peau des mains ou les yeux…

    En tout cas merci beaucoup pour ton site, c’est vraiment une source de pistes et d’aides super utiles ! Je vais enfin pouvoir gagner contre la salpêtre !

    Bonne journée, et encore merci.

    Matou

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Matou,

      Le problème avec le sable de mer est qu’il est très poli (et pas toujours assez épais) ce qui affecte considérablement ses qualités mécaniques.

      Effectivement, je ne m’étais jamais demandé d’où venait le sable qu’utilisait les romains ??? Le concassait-il manuellement ??? 🤔

      Pour la corosivité de la chaux, il est vrai qu’à l’état volatile elle peut pénétrer les poumons et causer des tracas.
      La solution est de travailler un maximum à l’air libre ou d’éviter de faire ses mélanges dans les pièces ou on travail.
      La masque sera (ici aussi) de rigueur pendant les mélanges. Ensuite les gants pour l’application.

      Toi et ton fils contre le salpêtre !!! 😃

      Amusez-vous bien !

      Gautier

  • Bonjour Gauthier,
    D’abord, comme toutes les personnes qui sont passées par ici, merci pour la clarté de ton site vraiment très bien fait.
    Je suis Philippe, plâtrier et je viens de finir une formation au tadelakt.
    Je commence un projet de hammam. J’ai déjà monté la structure, ce sera une petite pièce carrée, j’ai bâti 2 cloisons briques hourdée au plâtre qui viennent fermer le carré contre un mur périphérique et un mur porteur. Plus une petite voûte sarrasine au plafond.
    J’ai fait l’erreur d’amorcer les courbes de la voûte et des angles sortants/entrants (le tadelakt n’aime pas les angles saillants) au plâtre pour limiter l’épaisseur de mes enduits de préparation chaux.
    Du coup je me retrouve avec des parois briques sur lesquelles j’ai des parties plâtrées.
    Je dois mouiller à reflux mes briques pour la prise et l’adhérence avant de poser mon gobeti chaux sable. Par contre sur les parties plâtrées, je pense devoir (à contre coeur) appliquer une primaire latex/sable vu que la chaux adhère mal sur le plâtre. Je vais donc avoir un comportement décalé entre les briques mouillées et le plâtre/primaire.
    Je pensais soit, malheureusement, passer une primaire sur l’ensemble des murs, j’aurai un support uniforme et la certitude d’une bonne adhérence. Mais ça m’ennuie de faire ça.

    Première question : penses-tu que je puisse mettre mon gobeti sur le plâtre (qui n’a pas de sable donc accroche moyenne…)

    Deuxième question pour les murs existants qui sont peint (je pense peinture à l’huile et qui tient très bien) je ne couperai pas à la primaire d’accrochage ?

    Dernière question, sur toutes les parties où j’aurai mis une primaire, je ne fais pas de gobeti je pense ?

    Je t’ai mis le lien vers les photos du hamman en préparation pour que tu aies une idée plus précise.

    Si tu ne peux pas me répondre directement, peux-tu m’orienter sur un de tes bouquins dans lequel j’aurai les réponses s’il te plaît (ce que je comprendrai, ton savoir a de la valeur et c’est du travail, en tant qu’artisan, je sais ce que c’est !)

    Merci par avance et bonne continuation à toi.
    Philippe

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Philippe,

      Merci pour les gentillesses, je suis allé voir ton travail et il y a des chances que ce soit à moi d’apprendre de toi. D’aileurs je te félicite pour ta démarche d’authentique plâtrier enduiseur en constante formation… C’est assez rare pour être souligné et encouragé 😃😃

      Voilà ce que je peux suggérer:

      Pour homogénéiser l’ensemble des supports en briques et en plâtre, je partirais sur un gobetis chaux-plâtre-sable (Chaux aérienne et platre gros) en guise de primaire (sur toute la surface).

      La recette 1-1-2 fonctionne bien et m’a été transmise par Jonathan Martens (un artisan exceptionnel que je te suggère de suivre sur FB ou ici : https://www.youtube.com/watch?v=pLO21QakUqw)

      Mais pour ton chantier, à mon sens tu peux doubler la qté de chaux et de sable pour garantir la bonne accroche du tadelakt ET tout de même assurer la tenue sur le platre (2-1-2).

      Par contre la zone épaisse de plâtre continuera de jouer contre toi en terme de vitesse de séchage du tadelakt.

      Dans ce cas un primaire acrylique sablé pourrait éventuellement bloquer un peu le fond (oui, sans gobetis). Mais je ne sais pas si il supporterait l’épaisseur du tadelakt :/

      Pour les murs peints, c’est ou décaper ou primaire effectivement :/

      Au cas où, je te suggère de copier-coller ta question sur le groupe FB : https://www.facebook.com/groups/enduitsecologiques/ Tu auras plus d’avis et peut-être de nouvelles bonnes idées :)

      Au plaisir d’échanger encore et de savoir comment se passera ton superbe chantier.

      A bientôt,

      Gautier

  • Bonjour,
    Merci pour votre site, une mine d’informations, qui remonte le moral quand on est un peu perdu. Nous avons, avec ma femme acheté une ferme en pisé. Nous avons enlevé le ciment sur les murs intérieurs. Nous voulions faire des enduits terre/paille et sable. Mais nous avons plusieurs questions et nous avons du mal à trouver les réponses:
    1) Il apparait que les enduits terre sont fragiles. Peut on incorporer de la chaux dans le mélange de la couche de corps et celui de la couche de finition afin de rendre plus solide l’enduit? Si oui en quelle proportion et quelle chaux? la NHL2 peut être?
    2) Dans les pièces comme la salle de bain et la cuisine, j’ai lu que la colle à carrelage pouvait tenir sur l’enduit terre. Y a t il d’autres astuces pour protéger les murs? Est ce que de mélanger de la chaux dans l’enduit terre serait une bonne façon de protéger les murs? Ou que de la chaux? La technique tadelakt me semble hors de portée pour nous….
    3) Nous aimerions mettre des plaintes en bois, mais peut on coller le bois sur l’enduit? Si oui avec quel produit? Ou faut il procéder autrement?

    Merci d’avance pour votre aide précieuse. C’est vraiment top de rassembler les connaissances, et de pouvoir profiter des échanges avec d’autres bricoleurs.

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Tanguy,
      1) Oui, de la NHL2. 10% à 20% du volume de liant pour ne pas trop dénaturer l’enduit terre.
      2) L’enduit terre tiendra bien le coup s’il n’est pas exposer directement aux rejaillissements. Le badigeon de chaux sur enduit terre permettra de stabiliser la couche de finition. Ou bien un enduit chaux, comme tu dis. (Spoiler : Une formation ultra complète au tadelakt arrive très bientôt sur FLM 😋)
      3) Bonne question. La technique la plus sympa est de fixer une labourde/planche en bas de mur avant de commencer l’enduit. Ce bois servira de guide pour l’enduit de corps qui viendra mourrir à fleur. Il servira aussi à visser les plinthes dessus.
      Autrement, à part les mortier-colle du commerce, je ne vois pas.
      Merci pour ton soutien, c’est ce qui me motive à faire ce que je fais 😀
      Bon chantier,
      Gautier

      • Merci pour tes réponses.. et conseils…y a plus qu’à…

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