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Terre-Paille | La Solution des Auto-Constructeurs Ingénieux 

Construire sa maison écologique ou l’agrandir implique de se poser un grand nombre de questions. Questions d’ordre techniques mais aussi d’ordre éthiques.

On choisit, on hésite, on recalcule…

Additionner les techniques d’un côté: GREB, bauge, torchis, ossature bois, ...

Multiplier par les matériaux : la terre crue, la paille, le chanvre, …

Diviser par les moyens: chantier participatif, artisans, famille,

Arrondir par les rêves d'autonomie : maison bioclimatique, maison passive, énergies renouvelables, …

Et au final: c’est le terre-paille qui gagne !.. A moins que...😋

 

Qu’est-ce que le terre-paille ?

Tout d’abord, sans que je puisse bien savoir pourquoi le mot terre-paille est masculin alors qu’il est composé de deux substantifs féminins : LA terre et LA paille.

Alain Marcom, auteur de « Construire en terre-paille » suggère que l’on fait sûrement référence au « mélange terre-paille ». Si quelqu’un a une autre explication, je serais curieux de l’entendre.

Terre-paille

 

Pour moi le terre-paille a une place toute particulière car c’est la première technique de construction écologique que j’ai eu la chance de pratiquer.

C’était en wwoofing, nous préparions des cloisons et je suis tout de suite tombé sous le charme (même si cette expérience en wwoofing fût un peu ingrate).

 

Le terre-paille est l’héritier du torchis qui sertissait, entre autre, nos maisons à colombage et les quenouilles de nos planchers.

Sa composition n’est un mystère pour personne : de la terre et de la paille (et ouais!).

En revanche, là où il se dissocie du torchis c’est dans la proportion de ses deux composantes.

Le terre-paille a vocation à être léger et présente un taux d’argile beaucoup plus faible que le torchis.

Dans cette préparation de terre allégée, l’argile n’est utilisée que pour maintenir les brins de paille entre eux.

Ceux-ci sont détrempés dans une barbotine de terre et égouttés naturellement en respectant préférablement un délai de 12 heures avant utilisation.

 

Étant donné la nature des matériaux, il va de soi que la réalisation du terre paille ne peut commencer qu’une fois la toiture en place.

La raison évidente à cela est que le risque de pluie ou d’orage serait trop fâcheux pour la bonne tenue du complexe.

 

Petit historique

La technique du terre-paille serait apparue en Allemagne après la première guerre mondiale.

L’austérité et la nécessité de reconstruire le pays à cette époque ont mené à cette solution peut gourmande en matière première.

A la fin de la seconde guerre mondiale, cette technique ayant déjà fait ses preuves, elle fût rapidement réhabilitée pour prévenir l’embargo sur les produits pétroliers imposé par les alliés.

Terre-paille

C’est ainsi que l’Allemagne, pionnière malgré elle, mit au point des normes constructives nationales incluant le terre-paille. Elle considéra logiquement que c’était une technique de construction fiable et ayant fait ses preuves.

En France, aucune reconnaissance officielle des techniques de terre-paille n’a encore été manifestée.

Cependant, j’espère que la sortie du « guide des bonnes pratiques de la construction en terre crue » prévue en fin d’année ouvrira la porte du futur aux techniques passées..

Enfin, tu me comprends.

Clin d’œil à l’Association Areso qui s’occupe de la partie « terre allégée » de ce guide de bonnes pratiques.

Quelques infos sur le sujet en suivant ce lien.

 

Comment est-il mit en œuvre ?

Le terre-paille est principalement banché. C’est à dire qu’il est déposé en sandwich entre deux plaques de bois vissées à l’intérieur et à l’extérieur de l’ossature.

Une fois dans les banches, il est compacté manuellement ou à l'aide d'un pilon pour permettre à tous les brins de paille de s’unir entre eux.

La barbotine d’argile permettra ensuite la cohésion de ces brins et la rigidification de l’ensemble.

Une autre technique consiste à préfabriquer des panneaux de terre et de paille compressés de 15 cm à 20 cm d’épaisseur. Une fois secs, ces panneaux sont ensuite « maçonnés » contre la surface à habiller.

Terre-paille préfabriqué

Article complémentaire pour progresser dans le sujet : 

Ou trouver de l'Argile Gratuite ?

  

Les qualités du terre-paille

 

Isolation thermique

Terre-paille

Riche en paille et aéré, le terre-paille est un matériau générant une isolation thermique honorable.

R=3,7 pour 30 cm de mur compacté à 260kg/m².

 

Le système de banchage permet d’intégrer cette isolation directement dans la structure du mur. Cela évite d’avoir deux postes spécifiques. Un à la construction et un à l’isolation.

Malheureusement, cette isolation a une limite qui est l’épaisseur maximale du mur.

En effet, si le mur est trop épais il ne séchera pas à cœur et cela engendrera la fermentation et le pourrissement de la paille.

C’est pour cette raison de séchage qu’une mise en œuvre en été et une épaisseur conseillée de 30 cm est à respecter.

 

Isolation phonique

La composition fibreuse du terre-paille restitue parfaitement l’effet de masse-ressort-masse propre une bonne isolation phonique.

En cloison, il est une garantie de tranquillité. Surtout habillé d'une bonne couche d'enduits de part en part.

 

Inertie thermique

Au contraire de la construction en botte de paille, le terre-paille n’a pas de déficit d’inertie.

La terre crue représentant une très bonne masse inertielle, ce complexe est très adapté pour faire face aux canicules d’été.

En hiver, il emmagasinera les calories de notre chauffage pour nous restituer une ambiance thermique agréable.

 

Coût

Le prix au mètre carré de cette solution est certainement la raison qui commencera par motiver les plus rétifs.

Si le terrain de construction est assez argileux, on recyclera la terre du terrassement pour notre chantier. Terre-paille

L’argile utilisée pourra donc être « gratuite ».

La paille, elle, viendra des exploitations agricoles alentours et restera, en théorie, à un coût très raisonnable.

Au final, c’est presque l’eau de gâchage qui coûtera le plus cher :)

 

En revanche, ce qu’il ne faut pas oublier d’intégrer dans les calculs, c’est le coût du travail humain.

Comme toutes les transformations de matériaux bruts, la réalisation et la mise en œuvre du terre-paille est très gourmande en énergie humaine et en temps.

Il faudra compter environ 1,6 m² de mur par jour et par personne. Cette estimation comprend le coffrage, le mélange, le remplissage, le décoffrage, l’échafaudage.

J’estime que c’est un facteur à considérer sérieusement dans les calculs car on n'a rien sans rien.

 

Planéité des banchages

Par rapport à une maison en paille classique, le banchage en terre-paille offre des surfaces murales planes. Cela permet de contrôler et de réduire l’épaisseur d’enduit final.

Cela permet ainsi des finitions plus soignées.

Par-contre, ce gain de temps et de matière reste à contrebalancer avec la rapidité de mise en œuvre de la construction en ballots de paille.

Article complémentaire pour plonger dans le sujet : 

Mortiers Chaux-plâtre | Une incroyable recette oubliée

 

 

Temps de séchage

Comme je l’ai mentionné plus haut, respecter le temps de séchage est primordial pour éviter les pathologies liées au pourrissement de la paille.

Alain Marcom suggère d’attendre au moins trois mois avant d’attaquer les deux premières couches d’enduit extérieur (couche d’accroche et de dressage). Trois mois supplémentaires avant de se mettre aux enduits intérieurs.

Pour la couche de finition extérieure on laissera idéalement passer une année entière.

Ainsi, les matériaux de finiront totalement leur travail et leur séchage.

  

Où trouver plus d’infos

 

Pour une belle fiche technique vous pouvez aller voir le site apte-asso qui décrit bien le procédé.

Ensuite, je ne peux que recommander le livre d'Alain Marcom : « Construction en Terre-Paille » sorti en 2011 aux éditions Terre Vivantes.

C’est sans surprise un bouquin ultra complet sur le sujet puisque son auteur est actuellement encore la référence française du terre-paille.

Alain Marcom y démontre tout son savoir avec un perfectionnisme déroutant. Tout y est spécifié, du technique à l’historique en passant par l’impact social de telle ou telle décision.

Un bon nombre de types de constructions y sont comparées. La décennale, les fondations, les calculs de charge, les enduits, .. enfin, le mieux est que je te scanne la table des matières car ce livre est vraiment trop riche pour être détaillé :p

 

Construire en terre paille

Terre-paille

 

Bref, on peut difficilement aller plus en profondeur en matière de mise en œuvre.

D’après moi, « Construire en Terre-Paille » apporte absolument tout ce qu’il faut savoir pour se lancer dans le chantier.

Alain Marcom fait partie de la coopérative d’entreprise autogérée RAH INVENTERRE, entre Toulouse et Castres

Pour toute autre considération technique et informative je te renvoie au très beau site TerrePaille.fr, notamment à l’onglet « conception ».

 

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Pour conclure

Le terre-paille est une technique de construction écologique remarquable. Avec un bilan carbone quasi nul et un coût comparativement dérisoire. Il peut se vanter d’être une réponse ultra fonctionnelle à toute démarche de construction environnementale.

La maison en bottes de paille manque principalement d’inertie et les murs en pisé ne sont pas vraiment isolants. Qu’à cela ne tienne, les murs allégés en terre-paille forment un excellent compromis entre l’isolation et l’inertie.

Le tout sans se priver de la perspirance qui est un facteur clé de confort thermique aujourd’hui.

Du bois, de la terre et de la paille. Trois matériaux accessibles et bio sourcés; il faudrait être têtu pour s’en passer :)

Si tu souhaites te procurer le livre « Construire en terre-paille » à travers un des liens de cet article, une contrepartie sera reversée à « faisons-le-mur » sans que cela ne te coûte rien de plus.

Les choses sont dites.

Au plaisir !

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  • Bonjour la résistance thermique de 3,7 le semble énorme j aimerait savoir d ou sorte c est valeur merci

  • Bonjour, je souhaiterai savoir si on peut faire un mur terre/paille d’une épaisseur de 9cm, taille de mes colombages intermédiaires
    Merci d’avance
    Christophe

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour,

      Oui, c’est faisable sans problème (avec quelques clous ici et là pour éviter le décollement).

      Enjoy !

      Gautier

  • Bonjour Gauthier,

    penses tu qu’il est possible de poser de la faïence sur du terre paille au dessus d’un évier ou d’un lavabo pour avoir une surface lessivable …

    Peut on fixer et comment un cadre par exemple ou autre….

    merci.

    • EcoDidacte dit :

      Salut Mikael,

      oui, pas de problème. la colle à carrelage tiendra sans problème sur le support en terre, mais fait ton enduit avant.

      Pour les cadres léger (tableaux ect) Il ils peuvent se prendre directement dans l’enduit terre avec des vis profondes.

      Pour les cadres plus lourds (cuisine, étagères..), il faudra intégrer dès la conception des renforts en bois (montants) et se visser dedans. Anticiper des suspentes est également une solution.

      A+

      Gautier

  • Bonjour, merci pour cet article! Je souhaiterais savoir si la technique convient à l’isolation intérieure : dans une maison ancienne aux murs de pierre, peut-on faire un banchage terre-paille à l’intérieur? Je m’interroge sur le séchage : le mur séchera bien du côté intérieur, mais pour la partie contre le mur de pierre, est ce que cela risque de pourrir? Merci :)

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Sophie,

      Oui, le banchage terre paille en intérieur est une très bonne idée. (Par contre attention : ce n’est pas un isolant mais un correcteur thermique).
      Le séchage sera effectivement plus long et les végétaucx de la partie contre le mur risque effectivement de se décomposer légèrement. Mais rien de dramatique.
      Sur la surface du mur tu pourras aussi observer des pousses de blé qui auront germé durant le lent séchage et chercheront la lumière. Là encore, rien de grave. Elles désècheront en quelques jours (juste un peu triste de voir « mourrir » un mur si vivant :))
      Selon la vitesse dudit séchage, des auréoles de micro-champignons peuvent aussi apparaître. Toujours rien de grave.

      Désolé si ce n’est pas super ragoutant mais je t’assure que sur le chantier c’est une phase qui ne laissera pas plus de traces qu’une acné juvénile :)

      Bon chantier !

      Gautier

  • Geraldine JACQUET dit :

    Bonjour,
    Merci pour cet article. Je découvre votre blog, que j’aime beaucoup, car je recherche des solutions peu couteuses sur comment isoler ma terrasse . Je viens de m’installer dans une maison à la campagne. J’ai une mitoyenneté sur un coté, celle ou est ma terrasse.
    Les voisins reçoivent des pensionnaires car font chambres d’hôtes. Et les repas du matin et soir ce font sur leur terrasse, en extérieur ! Cela fait beaucoup de bruit car ils sont nombreux et nos terrasses ne sont séparées que par une clôture en bois pleine ! Si je monte un mur en terre paille, même si bien sur cela ne coupera par complètement le bruit, puisque nous sommes en extérieur, est ce que cela suffira pour bien l’atténuer ?
    Merci pour votre retour.
    Belle journée
    Géraldine

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Géraldine,

      Oui, c’est une solution envisageable qui apportera quelques résultats à partir d’une cerrtaine épaisseur.

      Par contre, je ne garanti rien car les bruit aériens subsiteront :/

      Bonne continuation,

      Gautier

  • Pourquoi « le » et pas « la » ? car le sujet est « le mur » ou « l’enduit ». Si c’était une maison terre-paille, là on dirait « une terre-paille ». exemple : La voiture bleue et verte > la bleue-verte. Le tracteur bleu et violet > le bleu et violet. Pour le tiret « – » je crois que ça devient la forme énumerative.
    Au passage merci pour le site et l’inspiration.

    • EcoDidacte dit :

      Yep ça tient debout 😁👍

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