Bonjour à toi !
Aujourd’hui je vais partager avec toi la sagesse de Jon Jandai tirée d’un TED Talk qui m’a particulièrement touché.
Dans cette conférence il nous explique comment il voit le monde se compliquer et comment il construit aujourd’hui 1 maison par an.
Qui est Jon Jandai ?
Jon est un fermier du nord de la Thaïlande qui a fondé avec sa femme en 2003 le « Pun Pun Center for self-reliancee » (centre pour l’auto-suffisance) dans une ferme biologique à l’extérieur de Chang-Mai.
Après quelques années, le Pun Pun Center devient également une ferme axée sur la sauvegarde et la production de semences anciennes ou rares. Ce centre milite pour la protection de la biodiversité et le développement durable.
Depuis plus de 10 ans aujourd’hui, Jon représente le « natural building movement » en Thaïlande et promeut sa philosophie de vie au travers d’interviews télévisées et d’articles de journaux.
Jon Jandai explique dans ce « talk » qu’aujourd’hui sa vie est simple mais que cela n’a pas toujours été le cas. Pourtant, il se souvient qu’enfant, dans son village, la vie était belle et agréable. Les besoins immédiats de sa famille et de lui-même étaient vite comblés et les manques ne se faisaient que rarement sentir.
Mais un jour, avec l’arrivée de la TV, des personnes passèrent dans son village pour expliquer aux villageois qu’ils étaient pauvres et que pour remédier à cette pauvreté, il fallait aller à la ville. C’était là-bas qu’ils pourraient réussir leurs vies.
C’est ce que fit le jeune Jon. Pourtant, une fois sur place il se rendit compte que les habitants de Bangkok étaient tristes et que même en travaillant dur, ils arrivaient tout juste à subvenir à leurs nécessités quotidiennes.
Durant les sept ans qu’il y passa, Jon trouva qu’en plus d’être ingrate, la vie à Bangkok était compliquée et douloureuse!
C’est certainement à partir de cette observation que Jon développera son état d’esprit à la recherche de simplification.
LA VIE EST SIMPLE!
Jon Jandai abandonna vite l’université qui, pour lui, ne fournissait aucun savoir productif.
Certes, il n’y avait que des gens « intelligents » qui sortaient de l’université: des architectes, des ingénieurs, …
Pourtant ces architectes « intelligents » ne produisaient que par la destruction. Plus ils travaillaient, plus ils détruisaient et recouvraient les terres de goudron et de ciment. Les ingénieurs agricoles, eux, n’apprenaient que l’intoxication des sols. Pour Jon, tout cela relevait du non-sens.
Dans son village natal il fallait un mois pour la plantation du riz et un mois pour sa récolte. Tout le reste était du temps libre. Jon explique que c’est pour cette raison que la Thaïlande regorge de festivals culturels : pour occuper le temps qu’il reste à vivre !
Il défend que si l’on a pas de temps, jamais on n’apprend à se connaître soi-même. Et si on ne se connaît pas soi même, jamais on ne saura ce que l’on attend vraiment de la vie. C’est grâce au temps qu’ils ont, que les artisans réalisent de beaux objets et à cause de celui qui nous manque, que nous nous retrouvons envahis d’objets en plastique.
Après cette expérience, Jon décida de retourner dans son village pour retrouver sa « kid’s life ». Pêcher, jardiner, cultiver le riz,… les activités simples des personnes « ignorantes » qui n’ont pas été à l’université.
UNE MAISON PAR AN
Rapidement, Jon décida de construire sa maison. Pour cela il dédia 2 heures par jour, de 5h à 7h du matin, à fabriquer ses briques de terre et à les empiler les unes sur les autres. Au bout de trois mois, il avait un toit sur la tête.
Il se demanda alors ce pourquoi les gens de la ville étaient obligés de s’endetter durant 25 ans pour arriver au même résultat. Ses amis diplômés (dit « intelligents ») étaient obligés de travailler 25 ans pour réaliser ce que lui avait fait en trois mois.
C’est vraiment en l’entendant développer cette constatation que j’ai pris une claque !
Jon avait totalement raison !!!
Il expliqua qu’un oiseau pouvait construire son nid dans la journée, que les lapins faisaient leurs terriers en moins de deux , mais nous, êtres « intelligents », au sommet de la pyramide de l’évolution, il nous fallait 25 ans pour avoir un toit.
Bien-sûr, cette réflexion est fortement biaisée par le fait que nous ayons atteint des degrés de confort incomparables dans le règne terrestre, mais à quelle prix !!?
Jon réalisa en construisant sa maison que ce n’était pas si compliqué et depuis, autour de Chang-Mai, il construit une maison en terre, bois et bambou par an.
Son problème aujourd’hui, c’est qu’il n’a pas d’argent mais qu’il a trop de maisons :)
Je souhaite cette difficulté à tous mes lecteurs ! ;)
LES 4 BESOINS VITAUX
Au cours de ses expériences, Jon a identifié 4 besoins élémentaires :
- La nourriture
- Le logement
- La santé
- L’habillement
A ces quatre besoins il a trouvé des solutions simples et accessibles à presque tout le monde.
La nourriture :
Avec la culture du riz, sa principale source d’alimentation est toute trouvée. Comme je l’ai dit plus haut, en 2 mois par an, les besoins annuels d’une famille Thaïlandaise sont largement assouvis.
A côté de cela il pratique la pêche qui lui donne du poisson frais toute l’année et avec 15 minutes par jour consacrées au jardin potager il fait pousser 30 variétés de légumes devant chez lui.
Le logement :
Comme on l’a vu, la plus importante question que se pose Jon à ce sujet là, c’est « dans quelle maison vais-je dormir ce soir ? »
La santé :
Pour une personne pauvre, la santé peut être un sujet de préoccupation majeur. A travers son mode de vie, Jon a développé un goût pour la contemplation de la nature et l’apprentissage de techniques de soins basées sur l’eau et la terre.
Selon lui, la maladie n’est pas mauvaise, elle nous informe simplement sur le fait que nous faisons mal quelque chose et qu’il y a une habitude à changer. Quand on apprend à s’écouter et à écouter son corps, la maladie se fait de plus en plus rare.
L’habillement :
Ici aussi, Jon partage le fait que la société nous incite à suivre la mode mais que même en courant on ne la rattrape jamais. En Thaïlande certaines personnes économisent durant des mois pour s’acheter une paire de jeans américains. Pour Jon, même avec un pantalon « tendance », quand il se regarde dans un miroir, il ne voit rien d’autre que lui même et cet artefact ne le transforme en rien.
Il préconise donc de s’arrêter et de se contenter de ce que l’on a, de ce que l’on trouve ou de ce que les gens lui donnent. Pourtant, même en suivant ces principes, Jon a plus d’habits qu’il n’en voudrait et il les distribue à son tour.
Il y a selon lui deux raisons qui nous poussent à acheter des choses.
Parce qu’elles nous plaisent et parce qu’on en a besoin.
La première raison est la mauvaise et la deuxième la bonne !
CONCLUSION :
Pour résumer, l’expérience de Jon lui a appris que plus il vivait simplement, moins il avait de peurs.
En cela il me rappelle Ido Portal, un athlète incroyable qui étudie la relation des gens au mouvement physique. Ido Portal suggère que le but de la vie ne soit plus la poursuite du bonheur mais d’un état de « fearless », c’est à dire dans lequel on élimine un maximum de peurs.
Malgré le fait qu’il y a de plus en plus d’universités sur la terre, la vie devient de plus en plus dure et compliquée. Tant que l’accès aux quatre besoins élémentaires ne sera pas facile à obtenir, dit enfin Jon Jandai, il est un euphémisme de se considérer civilisés !
« Make life easy ! »
Merci d’être arrivé jusque là. Pense à me dire si toi aussi tu te sens capable de construire ta maison en trois mois :)
Plus d’infos:
Merci pour cet article et la découvert de ce thaïlandais Jon Jandai.
Très honnêtement, non je ne me sens pas capable de construire ma maison en 3 mois. Je n’ai aucune connaissance, ou si peu, en construction et quand bien même, les autorisations de construction avec les contraintes ne permettent pas de construire ce que l’on veut ? Alors une maison en briques d’adobe…
Belle découverte en tout cas !
Salut Julien,
hehehe.. Tu te balades dans les plus anciens article du site là 😋
Effectivement, ce n’est pas réplicable à l’identique ici mais il existe plein de techniques cousines qui sont tout à fait imaginables.
A demain,
Gautier
Un article sur ces techniques cousines !? 😉