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PEINTURES NATURELLES: vocabulaire 

Bonjour à toi,

Voilà le début d’une série d’article dans lesquels j’ai décidé de me lancer. L’idée est de clarifier un peu le vocabulaire qui compose les techniques de peintures naturelles, d’enduits écologiques et de « maçonnerie douce » en général.

Je pense que cela pourra servir le plus grand nombre mais si ce n’était pas le cas, je passerai à d’autres choses.

Pour savoir si ce contenu est utile j’aurais donc besoin que tu me le confirmes (ou infirmes) dans les commentaires. C’est comme tout, plus il y aura de retours plus je serais motivé à continuer. Sinon, comme dit, les autres sujets ne manquent pas.

« Le premier patrimoine à défendre est le vocabulaire car ce qui n’est plus nommé n’existe plus. »

Bonne lecture copain-ine! :)

LE BADIGEON (ou LAIT DE CHAUX)

Le badigeon est un mélange de base constitué de chaux aérienne. Il sert généralement à protéger un enduit ou à leur redonner un coup de fraîcheur.

On passe le badigeon en deux ou trois passes espacées d’une journée et teintées selon les envies.

Quand on applique le badigeon sur un enduit à la chaux, il est conseillé de passer la première couche à fresco, c’est à dire avant que l’enduit de fond n’ai tiré complètement. Cela permettra au badigeon de carbonater (se solidifier) en même temps que l’enduit à la chaux. C’est l’idéal car on est ainsi garanti que le badigeon se fixe en profondeur dans l’enduit de support.

Espacer les différentes couches

Je précise aussi qu’espacer les couches de badigeon d’au-moins une journée permet d’être sûr d’avoir bel et bien passé deux couches.

Souvent, les personnes trop pressées ne réalisent pas que quand on passe une deuxième couche de badigeon ou de n’importe quelle peinture sur une première couche encore fraîche (même si sèche au touché), celles-ci se confondront et le résultat ne sera une grosse couche plutôt que deux couches distinctes.

La superposition des différentes couches (agrémentées de pigments ou non) permet de jouer sur les effets de couleur et de transparence. Cela évite de voir apparaître des raccords malheureux et homogénéise l’ensemble du mur.

Améliorer la fixabilité du badigeon.

Sur les supports secs on ne peut plus profiter de la carbonatation combinée de l’enduit à la chaux et du badigeon qui le couvre.

Dans ce cas il est possible d’ajouter de la poudre de caséine (préalablement gonflée dans de l’eau) à raison d’environ 5 % du volume de chaux. Cela améliorera la fixation du badigeon sur le support.

Même si la caséine est assez bon marché, personnellement j’ai toujours observé que le badigeon simple était déjà très fixant (sur enduits) et ne poudrait pas spécialement si le support était préalablement arrosé, voire saturé d’eau. Par contre, il faudrait que je fasse des essais sur de la pierre pour voir les avantage de l’ajout de caséine (si tu as des retours à partager, les commentaires sont volontiers accessibles à tous en bas de page)

D’une manière générale, pour l’accroche, plus une peinture sèche lentement, mieux elle accroche le support. La logique étant que le support et l’élément qui le couvre doivent travailler ensemble.

Je parle-là de peintures naturelles et pas de peintures hydro-caburées du commerce. Celles-ci se vantent plutôt de sécher en quelques minutes :⁾.

Le badigeon est composé d’un volume de chaux pour 2 à 3 volume d’eau.

Pour des recettes plus détaillées, consulter mes Fiches Peinture.

LE CHAULAGE

Le chaulage est une peinture épaisse, généralement non teintée.

Peinture bio
Façade grecque chaulée

Si je dis « maison grecque », j’imagine que tu visualises directement l’effet ultra couvrant et éclatant de cette peinture à la chaux. C’est également un chaulage qui protège les maisons à colombage alsaciennes.

La consistance du chaulage fait souvent apparaître les coups de brosse qui l’ont appliqué. Appliqué en extérieur on privilégiera souvent des coups de brosse verticaux pour faciliter l’écoulement des eau de pluie. En intérieur, des traces multidirectionnelles imprimées par les soies de la brosse peuvent apporter un effet sauvage et dynamique.

Le chaulage s’effectue avec 1 volume de chaux aérienne en pâte pour 1 volume d’eau.

L’EAU FORTE

L’eau forte, c’est tout le contraire du chaulage. Elle est fine et délicate. Très diluée, l’eau forte n’en est pas moins puissante car saturée en pigments.

L’eau forte s’utilise sur un badigeon, un chaulage ou un stuc pour une finition éclatante.

Selon que ces pigments soient des ocres ou des oxydes, leur teneur variera du simple au double. On calculera jusqu’à 65% du volume de chaux pour les ocres et les terre et 35% pour les oxydes.

L’eau forte est composée de 1 volume de chaux aérienne en pâte pour 5 à 10 volumes d’eau.

LA PATINE

Peinture naturelle
Mur patiné

Les patines sont utilisées pour faire du « faux vieux ». On s’en sert pour vieillir les supports sans en changer la texture.

Dans son utilisation sur les enduits ou les badigeons, la patine est encore plus fluide que l’eau-forte.

Elle est travaillée à l’éponge et permet d’accentuer certaines nuances pour imiter le travail du temps.

La patine se prépare avec 1 volume de chaux aérienne en pâte pour 20 volumes d’eau et 1 % d’ocres.

Autre article susceptible de t’intéresser

>>> La peinture à l’argile, une couche de naturel à domicile <<<

LES PIGMENTS

LES OCRES ET LES TERRES 

Les ocres et les terres colorés sont des pigments naturels provenant de carrières telles que celles du Roussillon.

Ces pigments sont principalement utilisés pour teinter les peintures car ils ont un fort pouvoir couvrant.

Naturellement stables, les ocres ne réagissent pas aux variations de base (acide/alcaline) ni aux rayons UV. Cette propriété forte utile lui permet de protéger durablement les boiseries contre les effets du soleil. D’une part en protégeant le bois des rayons UV par réflexion et d’autre part en les rendant imputrescibles (en les « minéralisant » en quelque sorte).

La stabilité de leur teintes confèrent aux ocres la préférence des restaurateurs de fresques.

La palette de couleurs des ocres est très large et très chaleureuse. Cela va des jaunes aux rouges dans des coloris pastels.

LES OXYDES

Les oxydes sont des pigments de synthèse métallique obtenu par une sorte d’« oxydation » de métaux suite à une réaction chimique. Ils ont

pigmentss
Échantillon de teintes d’ocres de terres et d’oxyde

généralement des couleurs plus froides que les ocres.

Cuivre = Bleus, verts

Fer = Rouges, oranges, jaunes,

Chrome = Verts

Cobalts = Bleus, violets, roses

Le pouvoir couvrant des oxydes est moindre mais son pouvoir colorant est supérieur à celui des ocres. Cela veut dire qu’utilisé sur un fond blanc, il aura plus d’effet que sur un fond de couleur.

Ils sont délicats à utiliser avec la chaux car l’alcalinité de cette dernière dénature légèrement la teinte des oxydes, il faut donc passer par des tests pour éviter toutes surprises désagréables à l’oeil :)

Les dosages en pigments

Il est convenu que les pigments ne doivent pas dépasser un certain pourcentage du volume de chaux. On dit que 20 % est la limite à ne pas franchir mais qu’à partir de 15 % le mélange risque déjà d’être saturé en pigments.

En ajouter d’avantage n’a pas d’intérêt en terme de coloration car l’intensité de la couleur n’augmente plus passé ce cap. Un autre effet malheureux de la surcharge en pigments est la transformation de la finalité du pigment qui passe de « colorant » à « charge ». Cela induit des déséquilibres dans le rapport liant/charge et amène une fragilisation du mélange et un farinage garanti.

Pour être bien fixés à la chaux les pigments doivent donc respecter ces quelques limitations.

De notre coté, pour être sûr d’avoir le résultat que l’on souhaite, il est bon de passer par une série de tests préalables qui permettront d’évaluer concrètement les teintes avant et après séchage de la matière. Cette différence peut aller jusqu’à 50 à 60 %!!!

Il est facile de comprendre que la masse humide d’une couleur est plus soutenue que la masse sèche mais ces variations ne sont pas appréciables sans quelques essais préalables.

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Autre article incontournable:

7 CONSEILS POUR BIEN RATER SON ENDUIT A LA CHAUX OU A LA TERRE

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Astuce :

Une petite astuce pour les mélanges à base de chaux aérienne en poudre. Quand on mélange à sec le volume de pigments et le volume de chaux en poudre, on obtient la teinte finale de la combinaison. C’est utile mais pas toujours pratique car il convient généralement de diluer les pigments à l’eau et au savon liquide pour leur permettre de gonfler, de se disperser et éviter les fusées.

Si cet article t’as plu, n’hésite pas à le partager sur les réseaux sociaux grâce au petits boutons situés sur le coté gauche du texte. C’est vraiment le meilleur moyen de me rendre service.

Si tu veux en savoir plus sur la dispersion, les adjuvants naturels, les erreurs à éviter ou le phénomène de « fusées » laisse-le moi savoir dans les commentaires. Si la demande est là, j’approfondirai le sujet et si non je passerai à un autre thème.

Bon chantier !

Gautier

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Découvre 40 recettes de peintures et enduits écologiques :

  • Merci

    C’est super important de partager la clarté du langage juste..

    belle journée

    • Eco.didaqt dit :

      Je suis bien d’accord avec toi Le Goff…
      Merci pour ton encouragement :)

    • Mariana Mas dit :

      Bonjour Gautier
      J’ai eu la chance de tomber sur ton site et maintenant je prends du plaisir a lire tes articles que je trouve très intéressants et agréables à lire.
      Merci et a la prochaine!
      Mariana, du Mexique

      • Eco.didaqt dit :

        Merci à toi d’avoir pris le temps de ce petit message plein de chaleur :)

  • Duchézou dit :

    Bonjour, bravo pour la clarté de tes articles qui résument bien les possibilités de réalisation en chaux, avec ou sans pigments.
    Après avoir bien exploré le sujet, en autodidacte, j’ai retapé au printemps un enduit centenaire dans mes combles.
    J’ai toujours bien nettoyé et humidifié le support, j’ai respecté les temps de séchage et tout.
    J’étais assez fière du boulot réalisé et du résultat final, à savoir : réparation des lézardes en maçonnerie légère, enduit de finition au sable pilé, chaulage blanc pour masquer les irrégularités et enfin un badigeon avec pigments sienne naturelle et ocre rouge.
    Je pensais poser mes meubles à l’étage après des vacances à la mer bien méritées.

    Là-dessus, la fucking sécheresse a fait bouger-craquer-creuser le sol argileux sous la maison (centenaire elle aussi donc sans fondations au sens moderne du terme) et mes beaux murs avec.
    Arrgh ! Au 1er septembre, une ancienne faille s’était réouverte juste à côté de ma réparation.
    Le 10, de très fines fissures sont apparues auprès. Le 15, le mur faïence à de multiples endroits. Le 25, je déprime, la « feuille d’air » est sous mon ouvrage, insidieuse et destructrice… elle sonne creux.

    Je vais devoir tout gratter et recommencer. Flûte, je n’habiterai pas l’étage avant la Toussaint ! J’hésite à m’y remettre car j’ai trop peur que ça rerate.

    Et toi, tes enduits fissurés, comment les as-tu repris ?
    À te lire,
    bonne soirée.

    • Eco.didaqt dit :

      Bonjour,
      Rhôôôoooo, quelle galère !!!
      Je suis vraiment désolé pour toi :/
      Difficile de reprendre des fissures sur un enduit à la chaux… Surtout s’il s’est désolidarisé de son support.
      De quel support s’agissait-il ? C’est vraiment étrange qu’un jeune enduit cisaille ainsi..
      Comme tu le laisses entendre, la solution la plus pérenne est de piquer et de recommencer. Seulement il ne faudrait pas que la petite blague recommence :p
      Si une faille est revenue il faudra tramer correctement et largement la zone avant d’enduire à nouveau (toile de jute, canisse, fibre de verre (sic).
      Si le mur a tellement travailler (et toi aussi) il serait peut-être sage de marquer les fissures actuelles pour mesurer leur évolution.
      Ensuite, l’année prochaine, reprendre les travaux en prenant en compte ce désagrément. Changer de revêtement reste un option si tu observes que les murs bougent constamment (Ou l’habiller localement avec une chute de placo que tu auras enduite (stuquée ?) pour faire une déco en relief.
      Une autre idée peut être de mettre la fissure en valeur (puisque rien ne l’arrête) avec un travail de peinture et de matière …

      Mon expérience/article avec les enduits fissurés traitait des enduits terre plus malléables donc corrigibles (ce mot sonne tellement faux) à la taloche éponge + lisseuse.
      J’ai peur que cela ne te soit d’aucune aide :(

      Bon courage ! :)

      Gautier

  • jean pierre dit :

    bonjour
    bjr
    remarquable site bravo!
    une question je projette de faire un enduit a la chaux sur de grands murs intérieurs d’atelier d’une vieille maison dans le Gers
    il y a un enduit tres ancien ocre assez abimé avec des trous et des fissures
    l’ancien proprietaire a passé une peinture blanche a l’eau sur une partie de ces murs
    que fais je? je la lave?
    2/ au dessus il y a trois rangees de parpaings, nus, car la piece a été rehaussee dans les annees 50; gobetis ciment dans un premier temps?
    merci

    • Eco.didaqt dit :

      Bonjour,
      merci pour le compliment :D

      Il faudra effectivement enlever un maximum de l’ancienne peinture car il se pourrait que votre enduit ne tienne pas dessus.

      Idéalement, si l’enduit est ancien, je vous conseillerais de le faire sauter aussi et de tout recommencer au propre.

      Le gobetti n’a pas besoin d’être au ciment, de la chaux NHL3.5 fera largement l’affaire, même sur des parpaings ciment.

      Bon chantier :)

      Gautier

  • jean pierre dit :

    je precise que les murs sont des murs de pierre jointes et enduits de chaux sur 2cm environ

  • Magik'Alice dit :

    Bonjour Gautier, je découvre ton site aujourd’hui et je me régale ! Merci de tout coeur pour ta générosité qui se lit entre les lignes de ton site et dans tes vidéos ! Générosité dans le partage de tes connaissances, ta patience, ton humour (les 7 pêchés capitaux !!) quel bonheur !
    Je me permets de te demander conseil pour mon projet de peinture d’un mur en OSB. Je vais essayer ta recette de peinture à la farine. Selon toi, puis-je l’appliquer directement sur mon support ou dois-je avoir recours à une sous-couche préalable ? Je précise que je passe un coup de ponceuse sur mon mur avant de le peindre.
    Merci d’avance et longue vie à Faisons le mur !

    • EcoDidacte dit :

      Coucou Alice,

      Merci pour ta gentillesse :)
      Sur l’osb, tu pourras passer ta peinture à la farine sans sous couche et sans avoir à poncer. Il semblerait que cela tienne bien.

      Fais un petit test juste pour être sûr(e) ;)

      Gautier

  • Du sentier dit :

    Bonjour,

    Très intéressant.
    question technique pour une façade en brique ancienne abimée : nous souhaitons la couvrir pour la protéger un peu tout en gardant reliefs et différences de teintes. Nous avons pensé à une eau forte teintée couleur brique. Est-ce jouable ?
    Merci

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour,
      Oui cela pourra faire l’affaire, mais humidifiez bien les briques pour ne pas désécher la chaux trop rapidement.
      A refus quelques heures avant et encore 15 min avant l’application.
      Evitez également de travailler sur de la brique chaude + Préférez une application en fin d’aprem pour limiter le séchage au maximum.
      Bien sûr, évitez aussi le gel 😋
      Bon amusement, Gautier

  • florence dit :

    merci beaucoup. Enfin des réponses à mes questions :-)

  • Marguerite dit :

    Bonjour,

    Merci beaucoup pour tes articles!

    Comme première expérience, je viens de détapisser et « dévinyler » (enlever le vinyl) d’un vieux salon. Il y avait un gros enduit « chaux sable » recouvert d’un enduit plus fin (platre ou chaux, je ne sais pas, ca a du etre fait dans les années 60)

    Bref, j’ai peint au badigeon de chaux: la première couche était niquel! Mais la deuxième couche, même en aillant humidifié au paravant, farine super fort.
    As tu un conseil pour récupérer le « farinage » grace à la troisième couche? je pensais nettoyer et humidifier encore plus les murs, et ajouter un peu de colle à a papier peint dans le badigeon. Est ce que ca conviendrait ?
    Merci beaucoup

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Marguerite,
      Aïe.. La chaux sait malheureusement être capricieuse :/
      Oui, pour ta troisième couche, tu pourras diluer de la colle à papier peint (ou de la méthylcelullose) dans ton mélange.
      pour n epas te faire surprendre par une consistance trop épaisse, dilue la d’abord sans chaux, directement dans l’eau (ou le lait écrémé.. J’y reviens plus loin). Teste avec 2grammes/litres, laisse reposer 2h et vois si la texture te convient. Ensuite, utilise cette base que tu dilueras à la chaux.

      Tu peux aussi ajouter de la caséine au mélange en utilisant du lait écrémé à la place de l’eau (50% lait, 50% lait)

      Si le soucis persiste et que tu es fatiguée de badigeonner, tu pourras utiliser la méthycellulose fortement diluée dans de l’eau et vaporisée sur la finition avec un vaporisateur. Cela créera un film transparent qui liera les particules.

      Et si tu veux plus d’infos sur le poudrage et ses solutions : https://faisons-le-mur.com/badigeon-chaux-farine/

      Bon courage 😊
      Gautier

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