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Problème d’Humidité dans une Maison Ancienne | Le véritable coupable 

Les problèmes d’humidité dans une maison suscitent souvent un sentiment de découragement, car l’on a l’impression de ne jamais réussir à s’en débarrasser complètement. De plus, ce fléau ne se développe pas seulement dans les maisons anciennes. Les appartements et constructions plus récentes ne sont pas à l’abri d’infiltrations d’eau, de remontées capillaires ou d’excès de condensation. Alors, quelles sont les solutions contre les soucis d’humidité ? Plier bagage et fuir ces satanés murs humides ? Non, mais il faut d’abord comprendre la source de l'ennui avant de s’y attaquer. Passer par cette étape d’analyse, te permettra d’éviter bien des déconvenues et de dépenser inutilement ton argent dans des mesures éphémères, voire inefficaces. Je t’invite donc à lire cet article pour repérer pourquoi l’air ambiant de ton salon est aussi moite que la canopée amazonienne et pour trouver le moyen d’en supprimer la cause.    

Le ciment l’ennemi étanche du bâti traditionnel

Le coupable numéro un, c’est le ciment ! Surtout lorsqu’il vient recouvrir des matériaux aux propriétés poreuses. 

enduit ciment sur pierres

Utilisé comme liant hydraulique pour le mortier ou le béton, le ciment Portland, dit CEM I ou CEM II, a été le chouchou des constructions modernes et de multiples travaux de rénovation.

Or, si tu es un habitué de mes articles, tu devrais savoir que cela est la source de nombreux problèmes d’humidité, en plus d’être une option peu écologique.

C’est en effet un matériau aux propriétés imperméables, mais contrairement à une pensée commune, l’étanchéité des murs ne garantit pas un intérieur sain et au sec.

Il a trop souvent servi comme solution rapide à certains désagréments qui se sont finalement aggravés sur le long terme. Aujourd’hui, dans le secteur du bâtiment, nous en constatons régulièrement les dégâts.

Prenons l’exemple des constructions en pierres, l’usage de la maçonnerie traditionnelle ne prévoyait pas de dalles de béton sous le bâtiment. Cela pour la simple et bonne raison que l’édifice bouge naturellement avec le temps et que pour assurer la préservation des pierres, les joints procuraient une élasticité qui permettait ce léger mouvement. Or, le mortier utilisé de nos jours pour ce type d’ouvrage est beaucoup trop dur et empêche toute mobilité. Par conséquent, la pierre finit par céder sous la contrainte et cesse son rôle de chaînage dans l’appareillage du mur.

Mais revenons aux causes nocives de l’imperméabilité du ciment.

Afin de mieux comprendre pourquoi rendre nos extérieurs complètement hermétiques n’est pas efficace, regardons ensemble comment l’eau sous toutes ses formes s’invite dans nos maisons.

L’humidité ascensionnelle et l’effet de mèche causes des premiers dégâts

Dans l’habitat traditionnel, les murs ont souvent été maçonnés à la terre. Leur enduit à la chaux d’origine, qui autorisait l’évacuation des vapeurs, a fréquemment été remplacé par du crépi-ciment hermétique.

Remontée capillaire

Ces constructions restent particulièrement exposées aux remontées capillaires à cause de la porosité de leurs matériaux. Même si vos fondations ne se situent pas sur une source d’eau excessive, l’humidité naturelle du sol remonte verticalement par effet de mèche, comme un sucre que l’on trempe dans le café. Ainsi, elle va se propager et s’évaporer davantage à l’intérieur qu’à l’extérieur à cause d’enduits-ciments ne laissant pas respirer les murs.

C’est la même chose avec les bâtiments en pierres jointées avec un mortier au ciment.

L’humidité ascensionnelle s’accumule alors dans les cloisons et devient progressivement visible à leur base. Ce qui entraîne le décollement des revêtements, des plinthes, ou encore la sensation de froid malgré l’utilisation intensive du chauffage. Les caractéristiques qui influent sur la capillarité des murs sont les suivants : 

  • la nature hygroscopique (capacité d’absorption) de leurs matériaux ;
  • leur épaisseur ; 
  • leur teneur en sel (plus elle est importante, plus ils retiennent l’eau) ;
  • leur porosité ;
  • le taux d’évaporation naturelle ;
  • la quantité d’eau provenant du sol et la topographie du terrain.

La capacité d’absorption n’est pas un mal en soi, mais il suffit qu’un élément vienne bloquer le transfert d’humidité pour que la vapeur se change en eau et s’accumule. Donc, en renforçant l’étanchéité sur les parois et les sols, les dommages se manifesteront à des endroits encore plus inattendus.

Le taux d’humidité relative à l’air est aussi source de dégradations 

Il y a de l’eau venant de l’extérieur, mais il ne faut pas oublier que la vie intérieure génère également de la vapeur d’eau.

Condensation fenêtre

On parle alors d’humidité relative de l’air traduite sous forme de taux. Son importance varie avec la température. Pour t’aider à mieux visualiser ce phénomène, tu peux le comparer à la manière dont une éponge gère l’eau qu’elle absorbe. Plus celle-ci est grosse, plus elle peut contenir de liquide sans paraître trempée. En revanche, si tu essayes d’absorber la même quantité de liquide avec une éponge plus petite, celle-ci risquerait de dégouliner. C’est la même chose avec l’air ambiant qui voit sa « taille » varier en fonction de la température. Plus il fait chaud, plus il est capable de contenir la vapeur d’eau, à l’inverse, le froid réduit cet espace et l’eau s’en échappe en passant de l’état volatile à l’état de gouttes. On atteint alors ce qu’on appelle le point de rosée qui se manifeste généralement par de la condensation lorsque ces 3 conditions sont réunies :

  • excès d’humidité dans l’air ;
  • pas assez d’échange d’air entre l’intérieur et l’extérieur ;
  • existence de surfaces froides où la vapeur d’eau peut se condenser.

Ces fameuses gouttelettes présentes sur les fenêtres ou sur les murs dépendent donc, entre autres, du taux d’humidité relative à l’air et de sa température.

Et ce taux est alimenté par la moiteur produite par notre respiration, notre transpiration, la vapeur domestique de la cuisine, de la salle de bain, du linge mouillé, etc. Sans oublier l’humidité ascensionnelle s’échappant des murs.

Les conséquences des vapeurs d’eau et des remontées capillaires dans une maison

Moisissures, champignons, efflorescences, ou remontées de sels minéraux coupables du salpêtre constituent le lot de réjouissances dû aux problèmes d’humidité dans une maison.

Cependant, les ravages ne sont pas seulement visibles, car une pièce trop humide distribuera un air malsain pour ses occupants qui pourra être la source de : 

  • maladies respiratoires (asthme, bronchite, etc.) ;
  • affections oculaires (conjonctivite, yeux irrités, etc.) ;
  • troubles musculaires (rhumatisme, arthrose, etc.) ;
  • toux persistante ;
  • insomnie et fatigue chronique.

Ensuite, les atteintes sur l’habitat se dévoileront progressivement, mais sûrement avec de lourdes conséquences. La plupart des matériaux hygroscopiques, c’est-à-dire qui ont tendance à absorber l’humidité relative ambiante, finissent par souffrir s’ils sont associés à des barrières de ciment. Comme c’est le cas des poutres en bois proches des façades extérieures qui saturent facilement en eau et deviennent la proie des champignons lignivores et des insectes xylophages.

Il en est de même avec les pierres calcaires ou les briques en terre cuite reliées avec du mortier. Elles ne parviennent plus à évacuer l’humidité et elles s’effritent ou se brisent lorsque l’eau se transforme en glace en période de gel. 

Ainsi fragilisées, ces constructions sont victimes d’infiltrations, de corrosions ou du salpêtre qui aggravent davantage la situation.

Article complémentaire pour plonger dans le sujet : 

Combattre le salpêtre naturellement

Le plus vicieux dans tout cela, c’est que l’ensemble de ces dégâts ne pourra être constaté que sur le long terme.

Les problèmes d’humidité sur de vieux murs corrigés par la perspirance

Tu l’as compris, les sources de manifestations humides sont aussi nombreuses que leurs conséquences. Mais comment éviter les soucis d’humidité dans une maison ?

Les solutions d’apparence pratiques et prêtes à l’emploi telles que l’injection d’hydrofuges chimiques ou l’électro-osmose (qui vise à inverser l’effet de mèche) sont onéreuses et ne font que détourner le mal.

Il y a bien la solution de la ventilation, toutefois, avant cela, la meilleure garantie pour s’en prémunir sur le long terme reste la perspirance des murs. Comment obtenir ce résultat ? Tout simplement en remplaçant le ciment étanche par des enduits naturels perspirants capables d’absorber ou de restituer la vapeur. La maison doit respirer grâce à des parois régulatrices et non accumulatrices. Ce n’est pas le passage de l’eau que l’on doit craindre, mais sa stagnation, son cheminement doit juste être guidé pour favoriser son évacuation.

Pour un confort intérieur optimal, l’air de l’habitat ne doit pas être non plus trop sec et des murs favorisant les échanges avec l’extérieur permettent d’atteindre un bon équilibre.

Taux d'humidité idéal en intérieur

Ainsi, lorsque le taux d’humidité explose à cause d’une douche, la vapeur est absorbée vers l’extérieur. À l’inverse, quand l’atmosphère est trop sèche dans une pièce, la vapeur peut regagner l’intérieur. Si cet aspect régulateur est supprimé par l’usage de mauvais matériaux, les surfaces les plus froides comme les coins, par exemple, saturent, subissent la condensation et laissent place à des traces d’humidité.

De plus, la perspirance peut éviter d’avoir recours à des systèmes de ventilation complexe ou de climatisation. En effet, un enduit chaux/chanvre, par exemple, grâce à son élasticité, offre des propriétés bioclimatiques très intéressantes. Ainsi, en hiver la vapeur d’eau stockée dans la structure libère de la chaleur. En été, l’humidité relâchée sous l’effet de la chaleur rafraîchit naturellement l’intérieur de l’habitat. 

L’usage du ciment a longtemps été un réflexe employé pour les réparations en tout genre. Cela a certes pu résoudre sur le coup quelques désordres, mais dans la rénovation de vieilles bâtisses cela génère, dans le temps, plus de complications qu'autre chose. 

C’est pourquoi la valeur Sd, qui indique la résistance à la transmission de vapeur d’eau, a son importance. Car c’est grâce à elle que l’on est en capacité de déterminer quel matériau choisir sur quelle couche. Pour bien faire, il faudrait poser des couches aux valeurs Sd de moins en moins élevées, de l’intérieur vers l’extérieur.

Je te l'accorde tous ces conseils peuvent paraître difficiles à appliquer. C'est pourquoi, j'ai décidé de créer un guide vidéo, divisé en 5 modules, qui te permettra d'évaluer l'ampleur de tes problèmes d'humidité et de trouver les solutions les plus simples et les moins coûteuses pour y faire face.

Envie d'être guidé pas à pas dans ta lutte contre l'humidité :

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En définitive, l’utilisation du ciment s’avère utile pour maçonner des parpaings en béton, des matériaux de même nature, des structures avec armatures solides, ou pour les ouvrages destinés à être étanches comme les conduits. Mais, son usage est à proscrire dans la rénovation du bâti ancien. En outre, la maison écologique de demain devra de plus en plus revenir à l’usage de matériaux biosourcés et géosourcés qui ne supportent que les enduits naturels tels que la chaux ou l’argile. Tu l’auras donc saisi, tous les problèmes liés à l’humidité peuvent disparaître grâce à des techniques d’écoconstruction, qui nécessitent un travail de fond. Mais, qui assureront un confort inégalé sur le long terme. Et c’est loin d’être la seule force de la construction écologique, comme tu pourras le découvrir en me suivant ici ou sur YouTube. N’hésite pas à partager en commentaire ton combat contre ce fléau et les moyens que tu as mis en place. Au plaisir !

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  • EDDABBEH LAYACHI dit :

    C’est très intéressant, tout provient d’un savoir faire bien maitrisé

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Elisabeth.. Très heureux que l’article te soit utile 🙏😀🌱

  • Süer Arzu dit :

    Bonsoir je viens de passer 1h40 de vidéo et de lecture ces premiers pas sont pour moi essentiel car j’ai déjà réalisée une rénovation à la chaux hydraulique de mur extérieur de mon garage et je suis tombée sous le charme de ce que j’ai réalisée et je vais réaliser un futur projet c’est de refaire mon mur de façade sud tous à la chaux en pierre.

  • Au tout début d’une rénovation dans une maison avec remontées capillaires et salpêtre, je cherche les enduits les plus appropriés après piquage des crépis en sous-bassement. En intérieur et en extérieur, région du nord. Avez-vous un article ou formation sur cette question précise? Bravo pour votre blog super instructif. Isabelle

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Isabelle,
      L’enduit le plus indiqué serait le caux pouzzolane.
      1 vol de chaux, 1,5 vol de sable, 1.5 vol de pouzzolane.
      Non, je n’ai pas de formation spécifique là dessus, mais si tu me contactes en privé avec tes questions je peux te donner plus de détails.
      Bel été,
      Gautier

  • Bonjour Gautier et vous tou.te.s,
    Pour résoudre des soucis de remontées capillaires dans les murs, les précédents propriétaires de ma maison ont cimenté tous les murs extérieurs des pieds jusqu’à plus ou moins 1,5 mètres. Je prévois donc d’aller piquer tout ça pour éliminer le ciment. Et j’aimerais pouvoir laisser respirer les bas de murs extérieurs avant de ré-enduire. Si il n’y a pas d’atteinte structurelle et que les murs sont en bon état sous le ciment (ce sont des murs en granit rose jointés à la chaux), pourrais-je les laisser « à l’air libre » pendant quelques années avant d’avoir à m’attaquer aux enduits de façade? Merci

    • EcoDidacte dit :

      Bonjour Cloé,
      Oui, il est même conseillé de bien laisser le temps aux mur de s’aérer le plus longtemps possible.
      Plus les échanges avec l’atmosphère sont facilités, moins il y a de craintes à avoir.
      Par contre, si c’est parti pour plusieurs années, je recommande tout de même un gobetis rapide pour protéger le mur de la détérioration.
      Belle journée 🌞👋👋
      Gautier

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