Bonjour à toi ! La maison bioclimatique est un sujet largement abordé aujourd’hui en raison des nouvelles réglementations écologiques. Parfois, de bonnes informations sont transmises, mais certaines fois, ça sent un peu trop l’opportunisme. C’est pourquoi j’ai décidé de me lancer dans un petit défi : publier 16 vidéos sur la conception bioclimatique en un mois. Je les ai toutes compilées ici, tu y trouveras des astuces de construction autonome, d’écorénovation ou des principes d’architectures qui optimisent les apports passifs d’énergie. Après ce petit dossier, tu connaîtras tous les facteurs déterminants d’un logement à haute qualité environnementale.
1— Définir le bioclimatisme
Le bioclimatisme est un super pouvoir ! C’est un concept qui permet de capter de l’énergie gratuite. Celle qui tombe du ciel ou qui nous est offerte par notre environnement.
La conception bioclimatique, c’est savoir s’adapter aux conditions supposées « indésirables » pour en tirer parti. Elle vise le confort thermique et le bien-être intérieur d’un habitat sans recourir au moindre effort de notre part. La bonne nouvelle c’est qu’en imposant une empreinte carbone plus faible dans le bâtiment, la RE 2020 encourage le retour aux techniques de construction locale et ancienne. Des savoir-faire inspirés par l’environnement.
Une architecture bioclimatique favorise :
la lumière à l’obscurité ;
une bonne ventilation pour un air intérieur sain ;
un captage des calories en hiver ;
une évacuation des calories en été ;
un agencement optimisé des pièces ;
une orientation idéale…
Je ne manquerai pas de traiter tous ces sujets et bien d’autres encore au cours des vidéos qui illustreront chaque point, voici d’ailleurs la première d’entre elles :
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2— Améliorer le confort thermique de l’habitat
Dans cette vidéo nous voyons ensemble :
les différents modes de transmission de la chaleur ;
les paramètres qui permettent d’évaluer le confort thermique ;
les solutions qu’apporte le bioclimatisme.
Pour résumer, les modes de transmission de la chaleur sont :
la radiation ;
le rayonnement ;
la conduction.
Ensuite, pour mesurer le confort thermique, il existe plusieurs paramètres à vérifier :
la température de l’air ;
la température des parois ;
le facteur culturel et psychologique.
Concernant les solutions apportées par le bioclimatisme, on peut penser entre autres aux :
murs chauffants ;
enduits de correcteur thermique ;
la circulation et le recyclage de l’air intérieur…
Après ces explications, nous allons découvrir quelques astuces de conception, afin que le bioclimatisme ne soit bientôt plus un secret pour toi ! 😀
3- Utiliser l’énergie solaire passive
Parlons à présent des énergies solaires actives et passives en faisant aussi le point sur les facteurs à prendre en compte lorsqu’on investit dans un terrain.
Les énergies solaires actives (panneau photovoltaïque, puits canadien…) peuvent être une bonne solution dans les pays tempérés cependant il ne s’agit pas d’une solution à long terme. Car elles demandent de l’entretien, des réparations et la modification de l’énergie des rayons solaires.
En revanche, les énergies solaires passives (rayons directs) sont abondantes et gratuites. Il faut donc miser sur de grandes baies vitrées et surtout sur l’orientation du logement. Mais tu peux aussi opter pour des murs trombes, des matériaux à fortes inerties et des systèmes de réflexion du rayon du soleil par exemple.
Lorsque tu investis dans l’achat d’un terrain, pense toujours à bien vérifier l’orientation de celui-ci, l’humidité ambiante et l’implantation du terrain. Tu trouveras dans le prochain point comment évaluer un site et te servir de ses particularités.
4- Intégrer efficacement son logement dans son terrain
Il est important de penser à l’environnement de son logement : végétation, nuisances sonores, présence du vent, zone sismique…
Contre le vent, les haies, les remblais ou les formes architecturales en tremplin peuvent apporter une solution.
Contre le soleil, les maisons enterrées ou semi-enterrées s’avèrent adaptées. La terre permettant de réguler les variations de chaleur. Il existe aussi les toitures végétalisées qui isolent des rayons solaires en toiture.
5- Optimiser l’orientation et la forme de sa maison bioclimatique
La forme et l’orientation des bâtiments ont également leur importance en fonction de l’environnement.
Il est recommandé de placer sa pièce de vie au sud, car c’est la zone où l’on passe le plus de temps et qui apporte de l’énergie de manière optimale. Il vaut mieux éviter les façades est et ouest où le soleil apporterait trop d’énergie.
Pour la forme du logement, tu devras privilégier la forme allongée et éviter une largeur de plus de 5 m.
Tu peux aussi penser à la compacité de ton logement : plus la maison sera compacte, moins elle sera énergivore et plus le soleil sera présent sur les façades.
6- Soigner la disposition des pièces pour une maison autonome
Le zonage thermique des pièces, ou comment bien agencer son logement et gagner en confort thermique est à étudier.
La disposition des pièces d’une maison bioclimatique est d’autant plus importante qu’elle contribue au confort thermique de l’habitat non pas durant 5 ans, 10 ans ou 20 ans ; mais bien durant toute la vie de la maison !
Il faut mettre des pièces tampons (garage, cellier, escalier) au nord, car elles n’ont pas besoin d’être chauffées pour entourer la pièce de vie. Cette dernière trouvera sa place au sud, pour faire office de serre grâce à des baies vitrées. Enfin, à l’est et à l’ouest, il faudra privilégier les chambres ou la cuisine.
7- Utiliser les murs réflecteurs pour des apports solaires passifs
Il existe trois sortes de rayonnements :
le direct ;
le réfléchi ;
le diffus.
L’intensité du rayonnement dépend de la nébulosité, de l’angle du rayon sur la paroi et de la nature des surfaces avoisinantes. Une partie du rayonnement du soleil est réfléchie (paroi claire), une autre est transmise (paroi vitrée qui permet l’effet de serre) et une dernière est absorbée (paroi obscure).
8- Maximiser les apports passifs du soleil grâce à des parois performantes
L’isolement des parois, l’étanchéité à l’air, les ponts thermiques (absence d’isolement dans le mur), et l’hygrométrie sont autant de points traités dans cette vidéo.
Il est important que les parois travaillent et soient cohérentes entre elles. Pour cela, tu dois connaître ton objectif (maison bioclimatique, passive, BBC…). Mais aussi les points faibles potentiels (pont thermique, étanchéité à l’air, etc.), des matériaux utilisés et leur durabilité.
Un conseil : apprends à douter sainement des performances théoriques obtenues 😋.
9- Étudier les performances thermiques des matériaux
Il y a deux types de caractéristiques thermiques :
- la statique ;
- la dynamique (calculés en fonction du temps).
La caractéristique statique comprend la conductivité thermique et la capacité thermique. La dynamique regroupe l’effusivité et la diffusivité.
Voici quelques définitions :
- Conductivité thermique (ou lambda) : faculté d’un matériau à transmettre de la chaleur. Plus le lambda est petit, moins il conduit la chaleur. Elle est liée à l’isolement du bâtiment.
- Capacité thermique : aptitude à absorber la chaleur sans surchauffer par rapport à un volume donné. Elle est liée à l’inertie du bâtiment.
- Diffusivité : vitesse à laquelle la chaleur se déplace à travers un matériau.
- Effusivité : capacité d’un matériau à être en phase avec l’ambiance thermique de son environnement.
Article complémentaire pour plonger dans le sujet :
10- Différencier l’isolation d’hiver et l’isolation d’été
En hiver nous recherchons des matériaux isolants permettant de garder la chaleur produite. Toutefois, en été il est important d’avoir des matériaux qui ont une bonne capacité thermique.
Dans cette vidéo, tu trouveras un tableau comparatif de différents isolants avec l’épaisseur nécessaire en hiver ou en été.
Dans les pays chauds, il faudra se concentrer sur la capacité thermique, tandis que pour les territoires froids il sera judicieux de se concentrer sur la conductivité. Dans nos zones tempérées, on optera pour des matériaux offrant ces deux qualités pour un confort d’été et d’hiver (les panneaux en fibre de bois, par exemple).
11- Ne pas négliger les toitures et les sols
La toiture est la pièce la plus sensible thermiquement, car elle est très exposée au soleil l’été et c’est par elle qu’il y a près de 25 % de déperdition de chaleur l’hiver.
Par sa forme, le toit-terrasse est une bonne option pour ne pas dissiper l’énergie produite dans la maison, elle a aussi une bonne inertie grâce à la présence de terre, il s’agit d’une toiture durable et le bilan écologique de ces toitures demeure très bon.
Les avantages des toitures froides résident dans :
l’effet tampon produit entre elles et les bâtiments ;
la facilité d’installation des isolants horizontaux ;
l’accès simplifié à la charpente.
De son côté, la toiture chaude permet de gagner en place dans le bâtiment, mais il s’agit là du seul véritable avantage.
Quant aux sols, s’ils sont trop isolés nous perdons de l’inertie et inversement. Il est préférable d’utiliser des matériaux minéraux ou une solution de vide sanitaire (pour éviter les remontées capillaires).12- Se servir des protections végétales et masques végétaux
La végétation peut protéger la maison du soleil, du vent, de la pluie, des poussières. Elle permet aussi de rafraîchir l’air et d’apporter de l’oxygène. Tu verras dans cette vidéo plusieurs utilisations possibles de la végétation selon tes envies et tes besoins grâce à des illustrations.
13- Connaître le fonctionnement des murs capteurs accumulateurs
Les murs capteurs sont des maçonneries lourdes, placées derrière des baies vitrées, qui vont potentialiser l’énergie solaire captée durant la journée pour la redistribuer plus tard. Pour cette maçonnerie, il faut utiliser des matériaux absorbant une grosse quantité de calories, avec une bonne capacité thermique et une faible diffusion. Mais il ne faudra pas négliger la qualité du vitrage.
Il s’agit d’une solution de plus en plus économique et facile à mettre en place. Il existe plusieurs configurations : les murs trombes, les murs capteurs double peau, les murs capteurs en bois, avec de l’eau ou en pierre.
14- Évaluer l’intérêt d’avoir une serre solaire
L’intérêt d’une serre solaire est d’optimiser son rendement énergétique : elle permet d’économiser le chauffage et de rafraîchir la maison, si celle-ci est bien conçue. Elle agit donc comme une vraie zone de tampon de manière active.
En hiver, la serre permettra de réchauffer votre intérieur, mais il faudra penser à protéger votre serre l’été. Le petit plus ? Tu pourras l’utiliser comme une pièce très agréable à part entière.
15- Ventiler son logement bioclimatique
Ventiler c’est essentiel, d’une part pour les performances thermiques de l’habitat et ensuite pour la qualité de l’air.
Voici quelques manières de ventiler son logement qui sont détaillées dans la vidéo :
le balayage ;
la ventilation par pièce ;
la ventilation mécanique autoréglable et hygroréglable ;
les VMC en double flux ;
la VMR ;
la ventilation mécanique insufflée ;
les ventilations naturelles optimisées ;
les cheminées thermiques ;
les tours à vent.
En contrôlant les mouvements de l’air, il est possible d’éviter les déperditions de calories et de rafraîchir sa maison durant l’été. Et concernant la qualité de l’air, la ventilation permet d’éliminer l’oxygène, l’humidité et la pollution intérieure.
16- Penser aux puits canadiens et aux capteurs d’air
Les puits canadiens sont des systèmes de canalisations enterrés dans lesquels circule l’air avant d’entrer dans la maison. Leur plus grand intérêt réside donc dans le fait de profiter de l’inertie de la terre. Car plus nous allons profond dans la terre, moins la température varie.
Vous trouverez dans cette vidéo des schémas et des explications comparant les puits canadiens et les capteurs d’air. Grâce à cela, tu sauras comment bien les utiliser (vitesse de l’air, quel matériau utiliser, etc.).
Ces deux systèmes peuvent être similaires dans leur manière de fonctionner, mais ils se combinent surtout très bien.
Pour conclure, si tu souhaites plus d’informations sur la maison bioclimatique, je te conseille l’excellente chaîne de MaisonBioNat. Ou le site de Solution Era qui aborde tous les aspects des approches bioclimatiques. Et si tu es plutôt du style à te poser avec un bon bouquin, alors procure-toi vite l’ouvrage La conception bioclimatique, des maisons confortables et économes de Samuel Courgey & Jean-Pierre Oliva, Terre Vivante 2006.
Au plaisir,
Gautier
